Commençons par un
exemple simpliste pour mieux faire comprendre notre analyse.
Commençons par une analyse classique, ce que nous appelons analyse par éléments
Prenons comme exemple celui d'un pêcheur dans
un
grand lac. Supposons qu'au départ, il dispose d'une barque et
d'un
filet. Il va pêcher le maximum de poissons
et, si ceux-ci se vendent bien, va investir de façon à
augmenter
ses prises. Au fur et à mesure de la croissance de ses revenus,
il
va acheter un plus grand bateau, engager un équipage, augmenter
la
taille des filets, jusqu'au jour où il disposera d'un ou de
plusieurs chalutiers. Pour finir, il constatera qu'il faut pêcher
de
plus en plus longtemps pour remplir les cales du bateau avec des
poissons de plus petite taille. Pour améliorer ses prises, il
investira alors dans des appareils lui permettant de détecter
où se
trouvent les poissons et en même temps réduira la taille
des
mailles de ses filets. Cela permettra pendant quelque temps
d'améliorer à nouveau ses prises. Jusqu'au jour où
la pêche ne
sera plus possible, parce que celle-ci aura fini par vider le lac.
Par
ailleurs, en même temps et en fonction du même type
d'analyse,
des fermiers ou des promoteurs immobiliers auront drainé les
marais
au bord du lac, remblayé certaines zones humides peu profondes
contribuant ainsi à diminuer la reproduction des poissons. Tout
cela
sans parler des pollueurs qui jugeront plus rentable de déverser
leurs déchets dans les cours d'eau menant au lac que de
procéder au
retraitement de ces déchets. Ne parlons pas de l''impact que
cela
aura sur la santé des consommateurs et les coûts
médicaux associés.
Finalement, le pêcheur ne pourra plus rembourser les prêts obtenus pour l'achat de son chalutier, de ses entrepôts et de son matériel. Les
consommateurs dont la santé se sera dégradée
verront leur capacité
d'action diminuer. Dépolluer coûtera plus que les profits
immédiats
obtenus. Donner de l'argent au banquier ne servira à rien.
L'économie basée sur les ressources du lac ne pourra
survivre.
Évidemment dans cette optique, l'investisseur-pêcheur
tentera de
reproduire un schéma similaire ailleurs,... si on le laisse
faire.
Utilisons maintenant une méthode globale
d'analyse, commençant par l'analyse des processus (relations
entre
tout les processus), ce que nous appelons analyse par relations
Nous étudierons d'abord la capacité de
reproduction des poissons suivant les espèces, les interactions
entre celles-ci ainsi que l'impact des apports extérieurs ou
périphériques tels que cours d'eau, marais, flores et
faunes aux
alentours. De même il faudra tenir compte des conditions
climatiques, des saisons, etc... pour finir par décrire un
tableau
le plus complet possible des conditions permettant le meilleur taux
de reproduction de la faune et de la flore. Cela représentera un
tableau des contraintes.
Prélever des poissons par la pêche va
changer les équilibres. Il faut alors tenter d'évaluer
l'impact de
ces prélèvements pour déterminer un tableau des
prises possibles
en termes d'espèces, de la taille minimale des prises, de la
période
des prises, des moyens à utiliser pour la pêche. Seulement
ainsi
serait possible la création d'une économie durable
fondée sur les
ressources du lac. Au lieu de la recherche du profit maximum à
court
terme et "après moi les mouches", une forme d'organisation
de l'économie serait mise en place avec de raisonnables
capacités
de survie à long terme. Evidemment, les individualistes vont considérer les contraintes qui en découlent comme une atteinte à leur "liberté"
Un autre exemple comme support de
notre analyse
Supposons que nous soyons confrontés au
problème d'une usine qui a besoin d'argent pour éviter
la faillite
Comment allons-nous analyser cela ?
Ce que nécessite
l'entreprise, ce sont des matières premières et
fournitures
diverses, une force de travail avec des aptitudes
déterminées. Si
nous supposons qu'elle fabrique des produits nécessaires pour la
population ou d'autres industries, que lui faut-il pour qu'elle
puisse continuer son activité ? De l'argent ? Pour quoi faire ?
Acheter des matières premières ? Payer des
salaires? C'est
quoi l'argent ? Quel rôle joue-t-il ? Comment est-il
créé ? A
volonté par la banque centrale ? Et comment entre-t-il ensuite
dans
le circuit économique ? Sur base d'une décision prise par
un petit
groupe de financiers privés ou par des hommes politiques ? Quel
est
l'effet de la création de l'argent sur l'organisation
économique ?
L'effet de la création d'argent sera-t-il plus néfaste
pour
l'ensemble de l'économie réelle et la population que la
fermeture
de cette usine ? Pour quelle raison cette usine se trouve-t-elle en
faillite si les produits qu'elle vend sont utiles à la
population ?
Parce que la population n'a pas d'argent pour les acheter ? Donner de
l'argent au banquier pour compenser les pertes enregistrées ne
résoudra en rien le problème de l'usine. Par contre,
redonner du
pouvoir d'achat à la population mettra fin aux
difficultés de cette
usine. On comprend mieux la différence entre les mesures prise
en
Chine (fortes hausses des salaires) et les mesures prises en Occident
(réductions budgétaires, réductions des salaires
et argent donné
aux banquiers) avec les conséquences qui en découlent :
forte
hausse de la production dans l'économie réelle en Chine
et
effondrement de l'économie réelle en Occident...
Il s'agit de deux points de vue politiques, économiques, sociaux différents ! Dans le cas de l'analyse par éléments, l'entreprise est considérée isolément. Elle est un outil
destiné à créer un flux d'argent vers ses
propriétaires et non à répondre à un besoin.
Sa production n'est qu'un moyen pour obtenir de l'argent. Dans le
second cas, l'entreprise est étudiée en fonction de son
utilité, de son insertion dans un système global de production d'une réponse aux besoins de la population, du pays.
On comprend mieux pourquoi la méthode
d'analyse
par éléments est utilisée en Occident et
également pourquoi
l'Occident se prive ainsi d'une méthode plus efficace pour
gérer et
organiser les moyens de production. Cela aussi bien au niveau
macro-économique qu'au niveau de la conception de chaînes
de
production ou de programmes informatiques. En effet, il n'est pas
possible d'utiliser une méthode d'analyse qui isole les
éléments
de leur environnement au niveau macro-économique et une autre
méthode "par relations" au niveau de la gestion locale ou
de la conception de chaînes de production ou de programmes. La
méthode d'analyse par relations appliquée à un
niveau plus élevé
montrerait tout de suite les contradictions qui existent entre le but
de l'organisation économique et sociale occidentale (qui,
rappelons-le, est de permettre à quelques individus de
concentrer
entre leurs mains un pouvoir économique sans relation avec leur
apport productif) et les besoins des populations.
Cependant, dans ce cas, ce n'est pas le
côté
politique qui nous intéresse mais le fait que l'organisation
actuelle des sociétés occidentales ne permet pas la mise
en oeuvre
de méthodes de gestion nettement plus efficaces. Cela
empêche toute
possibilité future pour l'Occident de rester compétitif,
quelle que
soit la signification que l'on donne à ce terme, face au
développement des moyens de production et des technologies dans
d'autres civilisations. Plus les moyens mis en oeuvre comportent de
niveaux de complexité, plus la différence
d'efficacité devient
marquée en faveur d'une méthode qui privilégie les
relations.
Comme le montrent les deux courbes des résultats obtenus par les
deux méthodes d'analyse, plus le temps passe et plus cette
différence d'efficacité s'accroît
rapidement
A cela s'ajoute encore un autre problème. Pour maintenir sa domination, le pouvoir féodal d'abord, le pouvoir financier ensuite, ont créé un ensemble de moyens de manipulation de la
structure psychologique des populations (tels que la religion, la peur de
l'autorité, la peur des autres, la lutte contre le terrorisme,
etc...) visant à amplifier les angoisses des individus pour
qu'ils agissent en fonction d'angoisses inconscientes (pour les populations), mais assez bien «profilées»
par les dirigeants et donc manipulables. Cela, entre autre, a permis
d'empêcher toute tentative majeure de rébellion, seule une
très
petite minorité (moins de 1 individu sur 1000) a plus ou moins
compris le problème, ce qui exclut tout changement. Le
résultat ?
Même si demain des dirigeants suffisamment puissants se
rendaient compte de l'impasse vers laquelle cette approche mène
l'Occident, que pourraient-ils faire ? Les structures psychologiques
de la très grande majorité des populations occidentales
sont
figées, sclérosées, à cause justement des
manipulations
médiatiques, sociales, politiques, scolaires, etc...,
effectuées
jusqu'ici. Ces dirigeants se feraient rapidement renverser par une révolte des
populations qui suivraient tout manipulateur leur promettant de
rétablir les conditions antérieures leur permettant ainsi
de ne pas
devoir affronter leurs angoisses et cela même au prix d'une
guerre
mondiale !
Parmi les manipulations les plus redoutables, il
y
a la "libération des femmes",
du moins telle qu'elle a été pratiquée aussi bien
en Occident que par l'URSS pour les amener à considérer
l'acquisition d'un
statut professionnel comme élément primordial, éventuellement
même
avant
la sauvegarde de l'unité familiale. Cela a permis de
répartir ainsi le salaire minimum nécessaire pour
survivre sur le
travail de deux personnes au lieu de seulement le travail du mari,
mais surtout, cela a permis aussi de diviser plus encore les
individus en cassant ainsi l'unité familiale. Diviser pour
régner... Cela a eu un effet secondaire encore plus
important
à long terme au niveau des relations hommes-femmes,
parents-enfants,
en dissociant les êtres sociaux de leur état biologique,
pour
en
faire des sujets "théoriques" orientés vers le
travail au service du pouvoir, ce qui a aggravé les angoisses
inconscientes de la population. Cela aussi bien dans les pays
capitalistes que dans l'URSS communiste.
Pour comprendre et prévoir
l'évolution future, il faut
donc ajouter à une analyse (par relations) en profondeur de
l'économie réelle, une analyse des structures
psychologiques des populations. Ce type d'analyse fait appel à
des sciences telles que la biologie, la psychanalyse, etc...
Quelles prévisions peut-on tirer de cette analyse
générale ?
Tout d'abord, il faut remarquer que si Marx a
bien
étendu l'analyse économique au niveau le plus global possible, du moins à son époque et en Occident, Lénine a par contre considéré que la psychanalyse étudiait des
«problèmes
de bourgeois» . En rejetant toute analyse des structures
psychologiques des populations et en partant du point de vue que le
peuple connaissait parfaitement ses besoins et agissait objectivement
en conséquence, Lénine a créé ainsi les
prémices qui ont abouti
à l'effondrement de l'URSS. Cet effondrement fut une preuve par
l'absurde de l'existence des structures psychologiques des
populations et du fait que ces populations agissent très
majoritairement en fonction de celles-ci et non en fonction d'une
quelconque analyse objective. En effet, l'économie russe s'est
effondrée de 50 ou 60% entraînant la disparition (et la
non-naissance par rapport à l'évolution
antérieure) de plusieurs
dizaines de millions de personnes. Les pertes de l'URSS lors du
changement de régime ont été supérieures
à celles de la seconde
guerre mondiale et surtout plus durables. Le niveau de
l'économie
réelle atteint par l'URSS en 1989 n'a toujours pas
été retrouvé
en Russie aujourd'hui.
Il ne faut pas
s'attendre à un phénomène similaire en Chine.
D'une part Mao a
bien compris le problème de la structure psychologique de la
population d'où la «révolution culturelle»
et d'autre
part, il s'agit d'une très vieille civilisation qui s'est
développée
sur base d'une approche globale que l'on peut qualifier d'analyse par
relations et qui continuera dans cette voie. La Chine utilise un
système hybride, privé-État (20/80% ?) mais
surtout le pouvoir
financier est subordonné au pouvoir de l'État et non le
contraire
comme en Occident,
même si
certaines dérives existent au sein du pouvoir. S'il y a bien
parfois
l'existence de conditions de travail difficiles dans le
secteur privé, il faut d'abord voir qu'il n'est pas majoritaire
et
qu'ensuite les gens peuvent quitter un emploi pour un autre assez
facilement.
Le développement de la Chine va donc se
poursuivre et même s'accélérer, même si
quelques troubles sociaux
ne sont pas à exclure du fait d'un écart grandissant
entre la
fortune des plus riches et le niveau de vie de la majeure partie de
la population. Ce problème commence d'ailleurs à
être pris en compte par les nouveaux dirigeants du pays.
N'oublions pas que même la relative
indépendance de
certains entrepreneurs privés reste encadrée par les
objectifs du
pouvoir politique. Prenant en compte l'économie réelle et
non
l'argent créé "à partir de rien", la Chine est
déjà
aujourd'hui la première puissance de la planète, comme le
montrent
les différents graphiques ainsi que les photos accessibles par
le
menu de droite de cette page.
Il va en être de même pour l'Iran,
malgré
l'existence d'une contrainte religieuse. En fait, la meilleure chose
qui pouvait arriver à ce pays est d'être menacé de
l'extérieur
par un ennemi réel concrétisé par les sanctions
américaines et
européennes ainsi que par diverses agressions contre son
industrie
ou des membres de sa population, y compris contre un avion de
ligne
(et non par un ennemi créé artificiellement pour
augmenter les
angoisses de la population comme c'est le cas pour la lutte contre le
terrorisme en Occident). Cela a obligé les dirigeants à
privilégier
le monde extérieur au lieu des angoisses intérieures et a
été
décisif dans la lutte interne entre les diverses tendances
religieuses et politiques. Cela, couplé au fait qu'il s'agit
d'une
vieille civilisation avec un héritage culturel millénaire
privilégiant le monde extérieur, fait que ce pays est en
train de
progresser à grande vitesse et va probablement, avec ses
alliés
actuels et futurs devenir la deuxième puissance de la
planète dans
moins de 20 ans, peut-être même en cas de guerre mondiale.
En fait,
la politique occidentale envers ce pays a provoqué une forte
accélération de son développement. Il est
même très probable que
les agressions de l'Occident contre l'Irak, la Syrie, le Pakistan,
l'Afghanistan vont aboutir à accélérer
également le regroupement
de ces pays autour de l'Iran. L'énorme porte-avions
américain au
Moyen-Orient qu'est Israël est certainement ce qui a le plus
contribué à conduire l'Iran vers son développement
actuel et est
le facteur le plus important de la naissance au Moyen-Orient d'une
coalition anti-Occidentale fondée sur d'autres méthodes
d'analyse
et de cohésion sociale. Les monarchies féodales se
rangent aux
côtés de l'Occident, ce qui n'est pas étonnant. Par
contre
cela va précipiter leur chute. Une guerre contre l'Iran ne
fera qu'accélérer encore cela.
Contrairement à ce que pensent nombre de personnes qui mettent
en
parallèle le développement de la Chine et celui
de l'Inde,
le développement de ce dernier pays est de très loin
inférieur à
celui de la Chine même si l'Inde a fait de notables
progrès.
Le développement des pays d'Amérique
du sud est
encore fort lié à l'acquisition de technologies en
provenance de
l'extérieur de cette zone.
En Afrique, seule l'Afrique du Sud connaît un vrai
début de développement industriel. Le seul pays
véritablement
développé d'Afrique était la Libye, mais ce pays a
été détruit
par les forces de l'OTAN.
Prévisions pour la crise en Occident
Le monde financier a pris de plus en plus le
pouvoir. Sa fonction de départ au sein du capitalisme
était de
faciliter les échanges entre producteurs et consommateurs
puisqu'il
n'y avait pas de pouvoir collectif pour organiser la production ou la
répartition des biens et services. Cependant, produire
était un
objectif secondaire du capitalisme, l'objectif principal était,
pour
une minorité, d'accéder au niveau de consommation le plus
large
possible en se libérant de toute relation entre niveau de
production
et niveau de consommation. Il est devenu rapidement évident que
créer directement de l'argent était plus efficace que
produire et vendre pour obtenir cet argent. En réalité, le pouvoir de création de l'argent est en outil qui permet de répartir la consommation entre les différentes couches de la population. Ceux qui possèdent ce pouvoir sont les véritables maîtres
Parallèlement à son extension de
plus en plus rapide, le monde financier a perdu son utilité
comme rouage d'un certain type d'organisation de la production pour
devenir un élément qui ne vise qu'à son propre
développement. De
la même manière qu'une cellule cancéreuse ne sert
plus le corps
dans lequel elle se développe mais détourne les
ressources du corps vers sa propre croissance et cela de plus en plus
rapidement. Cette cellule ne remplit plus sa fonction dans le corps
où elle agit mais, au contraire, en menace la survie. Cette
comparaison est la meilleure façon de décrire le stade de
développement de l'industrie financière dans le monde
occidental.
Le monde financier est devenu un cancer qui détruit
l'économie
réelle et l'organisation sociale de l'Occident. Il suffit
d'analyser
l'évolution des différents secteurs de la production
ainsi que
l'état des relations sociales actuelles ou l'état des
infrastructures aux États-Unis pour s'en rendre compte. La crise
est
structurelle, elle dépasse même le cadre des
méthodes d'analyse
employées. Il y a en même temps crise structurelle,
sociale, crise
au niveau des structures psychologiques des populations et
« cancer
financier ». Nous allons vers une crise majeure et
peut-être
même une guerre mondiale. Toutefois, si nous devions en arriver
là,
cela entraînerait certainement la disparition de l'Occident comme
puissance économique y compris de seconde ou troisième
zone.
Cette analyse explique notre position qui est de
considérer tout changement politique global comme impossible en
Occident et donc de ne pas participer à une quelconque action
politique. Nous considérons qu'une crise extrêmement grave
est
inévitable dans la plupart des pays occidentaux. Encore une
fois, il
nous faut préciser que nous désirons seulement aboutir
aux seules
actions pratiques qui nous paraissent encore possibles : innover,
changer les méthodes de gestion, réduire les coûts
pour obtenir un
avantage compétitif au moins sur le plan local,
effectuer des
prévisions qui permettent de déterminer les nouvelles
contraintes
qui découleront de l'évolution de la situation et ainsi
agir avant
les évènements plutôt que réagir
après. Pour le reste nous
savons parfaitement qu'une majorité des Occidentaux continueront
à
privilégier le bénéfice à court terme
appliquant des concepts du
genre "prendre l'argent et puis courir" ou "après moi
les mouches". Le résultat de ce comportement sera
l'effondrement généralisé des économies
occidentales, leur
auto-destruction. Pour ceux qui sont conscients des problèmes,
il
faut chercher à survivre dans ce monde à la
dérive. C'est à ce
genre de question que nous tentons de répondre.
Une autre manière de présenter le
problème est de
considérer le cas de l'Espagne qui, vers 1500, était la
plus grande puissance industrielle et militaire d'Occident avec 4 fois
la population de l'Angleterre. 200 ans plus tard, après les
guerres religieuses de l'Inquisition et malgré la
réception de dizaines de milliers de tonnes d'or et d'argent
(métal) des colonies, l'économie espagnole s'était
effondrée, la population espagnole était égale
à celle de l'Angletterre, l'industrie s'était
réduite et n'avait
pas suivi les développements technologiques de l'industrie
anglaise, allemande ou flamande, l'agriculture ne parvenait plus
à nourrir correctement la population. L'Espagne était
devenue une puissance de troisième zone, ce dont elle ne s'est
jamais relevée. Vous remplacez <Espagne> par
<Occident>, <Inquisition> par <lutte contre le
terrorisme> et <dizaines de milliers de tonnes d'or et
d'argent> par les <apports de l'industrie financière>
et vous obtenez le même tableau...
Créer de l'argent sans contrepartie dans l'économie
réelle revient
à changer la répartition de la possession des biens de
l'économie
réelle en faveur de ceux qui ont le plus d'argent. C'est une
sorte
de taxe imposée par ceux qui créent l'argent en faveur de
ceux qui
le reçoivent c'est-à-dire les grandes banques et donc
ceux qui en
sont les propriétaires ou les administrateurs. Cette forme
indirecte
de taxe favorise également quelques riches financiers au travers
de
l'intervention des banques centrales pour soutenir le cours de la
bourse. Ce type de prélèvement a aussi pour effet
d'accroître
fortement le coût de la production, ce qui a pour
conséquences la
faillite des acteurs de l'économie réelle et la
réduction
continuelle de celle-ci.
A cela s'ajoute encore une autre forme de
destruction de l'économie réelle. Si on appelle capital
réel
l'ensemble des moyens de production et des ressources disponibles
dans un pays, une guerre a pour conséquence la destruction de ce
capital par l'usure des moyens de production utilisés pour
produire
les armes et munitions détruites sur le champ de bataille ou lors du
transfert vers celui-ci (exemple: transit à travers le Pakistan)
et
le gaspillage extraordinaire des ressources disponibles, y compris du
capital humain. Il s'agit en quelque sorte d'une forme de taxe
supplémentaire. Il faut encore y ajouter l'énorme
quantité des
ressources utilisées pour soigner les blessés et
s'occuper des
invalides (dont un nombre significatif qui sont paralysés, ont
perdu
les deux jambes, les deux yeux, les deux bras ou ont subi de
graves traumatismes cérébraux) pendant des dizaines
d'années.
Manipuler les chiffres pour cacher à la population le nombre
réel
de morts ainsi que les centaines de milliers d'invalides ne change
pas le poids de cette charge. Cela sans parler des millions de
personnes qui, à cause des interventions occidentales, ont perdu
un
ou plusieurs membres de leur famille, des amis ou leurs biens et qui
tôt ou tard vont chercher à se venger. A court terme, cela
entraîne
déjà une réorientation des échanges
économiques en faveur de
producteurs non occidentaux.
Il est logique
de se poser la question du motif de ces guerres entreprises par
l'Occident et plus particulièrement par les États-Unis
dont une
grande partie du budget est consacré aux guerres et au secteur
militaire. A court terme, elles permettent à une infime
minorité,
acteurs du complexe militaro-industriel, de percevoir de grands
bénéfices financiers, mais à moyen et plus long
termes elles ont
un terrible effet destructeur sur l'économie réelle en
Occident
sans même parler d'un retour de flamme qui risque de se produire
tôt
ou tard. Pour comprendre plus facilement leurs
effets destructeurs à long terme sur l'économie
réelle, il faut
comparer ces guerres aux actions de quelques individus qui, pour
s'emparer de l'argent à bord du navire où ils se
trouvent,
n'hésitent pas à faire diverses opérations qui,
tout en leur
donnant accès à la chambre forte, entraînent la
perte du navire et
qui se retrouvent ensuite avec quelques valises pleines d'argent sur
une île déserte sans ressource. Ces individus
découvriront alors
assez rapidement que l'argent ne se mange pas, ne se boit pas, etc...
et ne leur permettra pas de survivre.
Il n'y a pas de logique
économique véritable à la base de ce type
d'action. Seule une
étude de la structure psychologique qui aboutit à ce type
de
comportement permet de se rendre compte que la motivation de celui-ci
n'est pas vraiment économique, c'est-à-dire consistant
à améliorer
la capacité de réponse aux besoins biologiques à
court, moyen ou
plus long termes, mais une recherche du pouvoir qui n'est que la
manifestation extérieure d'angoisses intérieures diverses
auxquelles ces individus sont incapables de faire face. Le cancer
financier qui détruit l'Occident prend ses racines dans un
cancer
social qui est le produit d'une histoire qui a consisté à
manipuler
la société pour remplacer le contact direct avec le monde
réel (et
donc la connaissance de celui-ci) par des manipulations
médiatiques
et sociales qui ont permis d'insérer dans la tête des gens
une
vision du monde complètement artificielle permettant à
une infime
minorité de disposer d'un fabuleux niveau de consommation sans
rien
produire. Il est aussi la manifestation de la
dégénérescence
des classes au pouvoir, elles-mêmes coupées du monde
réel et
prises dans cette vision artificielle du monde. La plupart des
individus en Occident cherchent à obtenir un maximum d'argent
sans
plus savoir ce qu'il représente, tandis que la Chine et d'autres
pays cherchent à obtenir des moyens pour produire à
manger, boire,
se protéger des éléments, disposer de soins
médicaux sans cesse
améliorés, créer de meilleurs moyens de
transport,... bref à
développer l'économie réelle. Cela apparaît
clairement sur les
graphiques présentant l'évolution de la production, de
même qu'au
travers des quelques illustrations montrant l'évolution de
l'économie et de l'industrie