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L'Europe de l'Ouest (partie 3)

En donnant le pouvoir de création de la monnaie aux "marchés", les dirigeants politiques ont cédé le contrôle aux financiers... avec comme conséquence la priorité totale accordée à l'argent et aux grands groupes financiers et une absence de projets collectifs. Suite à cela, l'immense majorité de la population pense que l'argent est la véritable richesse et ne comprend pas qu'il ne s'agit que d'un moyen d'échange basé sur une croyance commune en sa valeur et qu'il ne s'agit en fait que d'un moyen utilisé par l'organisation sociale en place pour contrôler l'accès aux biens et services. Certains citoyens en arrivent même à qualifier la production de "système dépassé",... absolument incroyable, stupéfiant !! La notion de l'argent comme moyen d'accès aux biens et services et non comme richesse en soi-même est presque considérée comme une «théorie de la conspiration», mais peut-être était-ce le but de l'éducation et des manipulations de l'information...

D'un point de vue évolution de l'économie, la priorité accordée aux gains financiers pour le bénéfice d'une petite minorité au lieu du développement de l'économie réelle est à l'origine d'une crise économique. La création continuelle d'argent par les banques centrales permet aux plus riches de continuer à s'enrichir mais elle étouffe l'économie réelle ce qui réduit le montant des sommes distribuées sous forme de salaires, les capacités d'investissements des PME. Cette création d'argent aboutit à la création de bulles financières et immobilières ce qui, pour la grande majorité des ménages, réduit encore les sommes disponibles pour les achats des produits des autres secteurs. Les réductions des budgets sociaux accentuent encore la baisse du pouvoir d'achat distribué à la population, ce qui contribue à la baisse des recettes des États et provoque de nouvelles restrictions budgétaires. La privatisation des biens publics aggrave encore le problème, provoquant une montée continuelle du chômage. Ce cycle se poursuivra jusqu'à ce que les conditions de vie de la population soient telles qu'elle se révolte et qu'ensuite la révolution ou la guerre civile vienne remettre cette politique en question... à moins que le but de toutes ces restrictions et manipulations ne soit de préparer l'Europe à la guerre contre la Russie, l'Iran et la Chine au détriment des populations européennes qui seraient réduites à servir de chair à canon pour défendre des intérêts financiers essentiellement non européens. A cela il faut ajouter l'extension extraordinaire de la réglementation bureaucratique dont un des buts a été la réduction de l'auto-production et une pression croissante sur les petites entreprises en faveur des grandes corporations aux mains des financiers.

Pendant que les populations subissent une hausse continuelle des prélèvements effectués par les états, les grandes corporations bénéficient de mesures leur permettant d'échapper à l'impôt et même de recevoir des aides "pour l'emploi" ou pour le "développement économique des régions" tandis que les petites et moyennes entreprises sont acculées à la faillite ou rachetée par les plus grands. De plusieurs dizaines d'entreprises opérant sur le même marché, on est passé à quelques grandes entreprises contrôlant chacune des secteurs. Il en a été ainsi dans tous les domaines, y compris la presse, l'édition, la distribution, bref y compris ce qui était un secteur clé pour la distribution de l'information au grand public.

Les privatisations ont fait passer le contrôle de secteurs clés de l'économie, comme les chemins de fer, la poste, les télécoms, etc... dans les mains des grands groupes financiers et cela à des conditions favorables pour ceux-ci. Le résultat en a été la hausse des tarifs ou une réduction considérable des services offerts ou même les deux. Cela ne signifie pas nécessairement que lorsqu'ils étaient aux mains des états ces services fonctionnaient de façon exemplaire mais, au moins, une intervention du pouvoir politique restait possible. La différence entre les méthodes mafieuses et certaines méthodes commerciales employées par les très grands groupes devient de plus en plus ténue. Un exemple: si, par précaution, suite aux mauvais services prestés, vous payez une dernière facture vous-mêmes au lieu de laisser la grande entreprise la ponctionner de votre compte, elle vous comptera d'importants frais de traitement de votre payement. Cela doit être considéré comme du racket légalisé.

Il faut également prendre en considération les pays de l'ancien bloc de l'Est qui font aujourd'hui partie de l'Union Européenne. Les populations de ces pays ont basculé vers l'Europe suite à la propagande menée par les services européens et américains. L'idée principale convoyée par cette propagande était que les magasins européens étaient beaucoup mieux approvisionnés que les magasins du bloc de l'Est. En bref, on leur faisait miroiter une société de consommation, le «rêve américain», en ne présentant que la façade de nos sociétés, sans par exemple parler du sort peu enviable des millions de travailleurs immigrés. Mais surtout, la propagande occidentale a totalement occulté les fondements de cette société de consommation qui reposaient essentiellement sur la création d'argent à volonté par les banques centrales grâce aux pétrodollars alors qu'avant l'effondrement de l'URSS le niveau de production en volume dans l'économie réelle était plus faible en Occident que dans le bloc de l'Est. Le résultat, qui était probablement un des objectifs visés, a été la mise en concurrence de la main-d'oeuvre de ces pays de l'Est avec celle des pays d'Europe de l'Ouest, ce qui a contribué à faire pression sur les salaires. Les travailleurs de l'ouest se sont vus confrontés à un nouveau dilemme mis en avant par les employeurs : "Si tu n'acceptes pas ces conditions, un Roumain, un Polonais ou un Bulgare attend ta place...." Mais aujourd'hui, les travailleurs des pays de l'Ouest se révoltent contre cette situation qui est une des forces sociales à la base du Brexit et bientôt de la sortie d'autres pays de l'Union Européenne. Les gains à relativement court terme obtenus par les entreprises ont créé de sérieuses contradictions entre les populations de l'Ouest et celles de l'Est de l'Europe. Mais, en plus, l'Europe a été à la base d'un effondrement du niveau de vie de la majorité des populations des pays de l'Est pour le profit d'une petite classe qui s'est mise au service de l'Occident, sans parler de la création ou de l'extension considérable de la corruption et des mafias. Une partie croissante des populations des pays de l'Est commence elle aussi à se révolter contre l'Europe. Le plus catastrophique est la situation des pays baltes qui ont vu leur population se réduire considérablement, tout ceux qui pouvaient émigrer l'ont fait. Cette émigration vers l'Europe de l'ouest a permis la croissance ou le maintien d'une bulle immobilière dans cette partie de l'Europe. C'est aussi dans cette optique, faire pression sur les salaires et maintenir la bulle immobilière, qu'il faut voir l'immigration massive vers l'Europe à partir de la Turquie et de l'Afrique du Nord. Cette immigration est organisée au plus haut niveau et réalisée en pratique par diverses organisations mafieuses. Il ne serait toutefois pas surprenant que parmi ceux qui émigrent vers l'Europe se trouvent des gens qui veulent se venger des atrocités commises par les armées occidentales ou les groupes soutenus par l'Occident. Cela risque finalement de contribuer à créer le chaos dans les sociétés occidentales. A moins que le but ne soit d'utiliser d'éventuelles actions de ces immigrés comme prétexte pour réduire les libertés et instaurer une dictature avec l'accord des populations...

Au début, le projet européen m'avait paru une bonne idée. Toutefois, lorsque j'ai découvert les projets de création d'une banque européenne indépendante du pouvoir politique, j'ai compris que l'Union Européenne avait été créée pour le bénéfice de quelques grands financiers internationaux au détriment des populations. Il est de plus en plus clair que le but réel était d'ôter aux gouvernements des pays le contrôle de la politique économique en le donnant à une banque centrale européenne dirigée par des représentants d'intérêts privés. Le but était aussi de casser les frontières nationales pour neutraliser le pouvoir de gouvernements élus en le transférant aux dirigeants des grands groupes multinationaux. C'est en quelque sorte un coup d'état d'une oligarchie financière mais avec l'accord des principaux partis politiques de droite comme de gauche.

Malheureusement, loin de prendre conscience de l'évolution de la construction européenne, la majorité de la population européenne continue d'avoir comme objectif principal "gagner de l'argent" pour accéder au plus haut niveau de consommation possible ou au moins maintenir le niveau acquis lorsqu'il est jugé confortable. Elle continue de penser que l'Europe et surtout l'Euro lui permettront d'atteindre ces objectifs. Pour un individu isolé, gagner de l'argent sans rien produire permet quand même d'accéder aux biens et services produits par d'autres, par contre, si cela est généralisé, il n'y a plus de production. Dans ce cas, quelle valeur a l'argent ? Un tel raisonnement (gagner de l'argent et non produire) est le résultat d'une analyse qui isole l'élément de ses relations et ne permet pas de voir que ce qui peut être vrai pour une action isolée est faux lorsqu'elle est généralisée. Ce système n'a aucun avenir, c'est d'une stupidité sans nom, sans compter que l'une des conséquences économiques, même lorsque ce type d'action n'est pas majoritaire, est la destruction des moyens de production existants.

Les pressions financières, sociales et médiatiques, la forte inflation pour les produits les plus utiles pour les populations, la hausse des impôts et autres prélèvements ainsi que la dégradation des revenus ont contribué à ce que la qualité des relations humaines se soit encore plus dégradée en amenant les gens à lutter les uns contre les autres dans une âpre concurrence pour obtenir de l'argent … créé à volonté par les banques centrales. En outre, les manipulations sociales contribuent à casser la libre expression. Il faut parler en respectant le politiquement correct au lieu de discuter des vrais problèmes. Il n'y a plus vraiment de prise de conscience de l'existence des autres qui sont devenus des concurrents plus que des humains qui doivent faire face aux même problèmes. Le ressenti a pris le pas sur la recherche de la vérité. L'apparence sociale est plus importante que le dialogue. La vie humaine n'a plus de valeur autre que marchande. La loi de la jungle a pris le dessus.

Cette évolution n'est pas le fruit du hasard, elle résulte à la fois des fondements de la civilisation judéo-chrétienne et de l'action de ceux qui ont le vrai pouvoir. Alors, me direz-vous, ceux-ci ont finalement réussi à neutraliser toute tentative de remise en question du système ? Certainement ! Mais en même temps, ils ont détruit l'industrie, transformé l'économie réelle en une coquille vide, désintégré le tissu social, détourné les gens du monde réel au profit du monde artificiel créé par les médias qu'ils contrôlent. Ils ont créé une bulle financière dont ils ne peuvent plus s'échapper sous peine d'effondrement complet du système financier occidental. Cela ne fait cependant que reporter cet effondrement à plus tard tout en continuant de réduire encore plus les seules bases de la richesse qu'est l'économie réelle. En fait, ils ont détruit l'Europe en profondeur sur tous les plans, bien plus que n'auraient jamais pu le faire des ennemis extérieurs ou des opposants internes. Ils n'ont pas compris qu'en agissant de la sorte, ils détruisaient ce qui était la véritable base de leur richesse. Peut- être faut-il parler de la dégénérescence totale d'une civilisation avec tous les dangers que cela comporte ! Les services secrets, les organisations parallèles type "Gladio", les manipulations financières, médiatiques, les false "flags", etc … ont comme justification de leur mise en oeuvre le prétexte de protéger les structures économiques et sociales existantes. En réalité, cela a abouti à la désintégration totale et irrémédiable de la société. Ceux qui ont mis sur pieds ces diverses activités sont devenus des parasites qui ont fini par tuer l'hôte. L'Europe est aujourd'hui un monde en perdition, nous vivons la fin d'une civilisation. Ce qui se passe en Ukraine est une illustration de ce qui est en train de se passer en Europe, les oligarques ont finalement détruit leur pays mais aussi les bases de leurs richesses.

Le gouffre entre les populations et les instances dirigeantes de l'Europe ne cesse de croître. La politique de l'Europe a eu finalement comme résultat de faire tomber le masque de la démocratie pour révéler le pouvoir d'une féodalité financière et bureaucratique. Cela va se terminer par la dislocation de l'Union Européenne, la fin de l'euro et le chaos à moins que derrière tout cela, comme dit précédemment, le vrai objectif n'ait été de mettre en place les conditions permettant d'utiliser l'Europe comme masse de manoeuvre pour l'attaque de la Russie pour détruire ou affaiblir ce pays en commençant par les anciens pays du bloc de l'Est et ensuite la Géorgie, l'Ukraine... Malheureusement, si cela devait être le cas, l'Europe finirait comme un champ de ruines radioactives. Est-ce cela l'avenir que désirent les populations européennes? Les politiciens qui dirigent les pays européens sont-ils stupides, corrompus ou tellement cupides qu'ils se préoccupent plus de leurs gains personnels à court terme plutôt que de réagir devant l'effondrement ou l'anéantissement qui menace leurs pays ? Déjà le sort de la Grèce ou de l'Ukraine devrait les faire réfléchir ou alors croient-ils que cela n'arrive qu'aux autres ?

Extrait du chapitre 18 du livre "Quel futur pour l'humanité"

CIESINT   Publié le 2017-06-22   Nombre de lecture 10491

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