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Les dieux de l'enfer, la nouvelle inquisition

La caractéristique principale de la politique actuelle des gouvernements des pays européens, qu'ils soient de droite ou de gauche, est la "réduction des budgets" pour réduire le déficit, l'endettement. Pourtant, depuis que cette politique est mise en oeuvre, le rapport entre les dettes des pays et leur produit national ne cesse d'augmenter!! Ce qui nous amène à nous poser quelques questions!

-    Comment les gouvernements peuvent-ils continuer à poursuivre une politique qui a l'effet contraire de l'objectif affiché?

-    Comment la même politique peut-elle être appliquée dans tous les pays aussi bien par des gouvernements de droite que de gauche?

On pourrait être tenté de répondre qu'il s'agit d'un entêtement généralisé dû à certaines théories sur l'économie en vogue actuellement.

Un peu faible comme réponse! Nos dirigeants seraient-ils vraiment bêtes à ce point? N'y aurait-il pas une réponse qui collerait mieux à la réalité ?

    Imaginons par exemple que certains financiers aient décidé après la chute de l'URSS (1991) que le moment était venu de mettre fin (ou au moins de réduire) à ce qu'ils appellent les "dépenses inutiles" telles que la sécurité sociale, les pensions, le système d'enseignement, bref toutes les dépenses qualifiées de "sociales" et qu'en plus il soit possible de réduire les salaires! Comment y parvenir? Comment forcer les gouvernements à suivre cette politique?

    Dans notre système économique, le vrai pouvoir c'est le pouvoir de créer la monnaie, l'argent. Imaginons que ces financiers aient décidé de créer une monnaie supranationale, comme l'euro par exemple. Suite à cela, il ne sera plus possible de laisser les banques nationales décider de la création de cette monnaie, la création d'une banque supranationale, la banque européenne, devient nécessaire. Pour compléter le projet il ne reste plus qu'à rendre cette banque indépendante des gouvernements (traité de Maastricht puis de Lisbonne), c'est elle qui décidera de la création de la monnaie et de son utilisation. Les gouvernements ne peuvent plus gérer la politique monétaire de leur pays et doivent "demander de l'argent" à la banque centrale qui va alors leur imposer la politique à suivre. Question! Qui détient le pouvoir dans cette banque supra-nationale indépendante des gouvernements? Etudier les CV de ses dirigeants répond à la question : ils viennent tous de postes très élevés dans quelques grandes banques, essentiellement américaines!

    Enfin le rêve de ces financiers va pouvoir se réaliser : supprimer ou réduire au maximum les "coûts inutiles" tels les charges sociales, les pensions, "sauvegarder l'emploi en réduisant les salaires", etc... et en plus rediriger vers eux les flux monétaires pour "relancer l'économie", "sauver les banques"...
    Si nous envisageons la "crise" actuelle sous cet aspect, c'est curieux comme tout devient clair! D'ailleurs les ventes de produits de grand luxe n'ont jamais été aussi bonnes, le prix des villas de luxe de milliers de m2 n'a jamais été aussi élevé!
    La "crise économique" actuelle est la mise en oeuvre d'une politique visant à réduire toutes les dépenses qui bénéficient à la population ainsi que les salaires sous le prétexte de réduire les déficits, bref à réduire tout ce qui est un frein aux gains financiers. Le traité transatlantique en cours de discussion serait la cerise sur le gâteau en donnant plus de pouvoir aux grandes corporations multinationales qu'aux gouvernements. Finalement on aboutirait à ce qui est un objectif des grandes corporations : le démembrement des Etats qui représentent un frein territorial et politique aux actions de la finance internationale.

    On peut juger cette politique sous l'aspect moral de l'exploitation des populations par une petite minorité de riches. Le problème est que la classe politique y participe presque unanimement et, pire encore, que les populations refusent très majoritairement de s'intéresser aux fonctionnements réels de l'économie. D'ailleurs lorsqu'on regarde ce qui se passe dans le monde actuellement, on est obligé de constater que c'est la loi de la jungle qui domine. Aussi laisserons-nous de côté cet aspect moral.

    Par contre, un autre aspect mérite d'être souligné. Lorsqu'il y a création d'argent (de monnaie) sans augmentation des biens et services dans l'économie réelle, cela a pour seul effet de modifier la répartition de la richesse en faveur de ceux qui reçoivent cet argent, actuellement, moins de 1% de la population. Pour comprendre cela, il faut connaître la relation entre l'argent et l'économie réelle (la production des biens et services)
   
    Cette modification du pouvoir d'achat en faveur des plus riches a pour conséquence la baisse du pouvoir d'achat de l'immense majorité de la population et donc la baisse des ventes à la population. A cela s'ajoute la réduction des moyens financiers à disposition des petites et moyennes entreprises(voir notes) qui produisent pour le grand public alors qu'au même moment elles ont à faire face à la baisse de leurs ventes. Elles doivent "restructurer" c'est-à-dire réduire le personnel, diminuer les salaires, ou même finissent par être acculées à la faillite. Tout cela réduit encore plus le pouvoir d'achat à disposition des populations mais aussi des acteurs de l'économie réelle.

    De plus en plus étranglées par cette politique, les petites et moyennes entreprises disparaissent, les grandes entreprises réduisent la partie "production" de leurs activités et favorisent les opérations financières, l'économie réelle est en chute constante. Examinez les statistiques de production en volume de l'économie des pays occidentaux, comparez-les à la production d'autres pays et vous verrez le résultat de cette politique (il y a déjà de nombreuses statistiques disponibles sur ce site, sinon la plupart des statistiques peuvent être trouvées sur internet, au moins en posant la question en anglais. Utilisez les moteurs de recherche Yahoo et Yandex).

    Que veulent les hommes de l'ombre qui sont les vrais dirigeants de nos pays? Ne savent-ils pas que cette politique va finir par entraîner la disparition de l'économie réelle ?

    Une situation similaire a déjà existé dans le passé. Lors de la conquête de l'Amérique Latine, les bateaux espagnols ont ramené des milliers de tonnes d'argent (métal) et beaucoup d'or des  colonies. Comme ces métaux précieux étaient la monnaie de l'époque, l'Espagne a connu une époque faste, la fête et la consommation ont remplacé la production. Pire encore, pour ne pas perdre leurs privilèges face à un essor de la production locale souvent aux mains d'artisans étrangers, les seigneurs féodaux à la tête du pays ont décrété que ceux qui participaient directement à la production avec leurs mains ne pouvaient être des hommes libres. La conséquence en a été la fuite des artisans locaux ou étrangers et la réduction de la production nationale jusqu'au moment où les importations ont atteint un tel niveau qu'il a fallu laisser les bateaux anglais aller s'approvisionner en or ou argent directement à la source.

    Au début de la colonisation, l'Espagne avait quatre fois plus d'habitants que l'Angleterre et une économie réelle plus importante. 200 ans plus tard, la population espagnole était égale à celle de l'Angleterre, l'économie réelle tellement réduite que le pays ne parvenait plus à nourrir correctement sa population. L'industrie locale était totalement dépassée par celle de l'Angleterre et d'autres pays. Vous pouvez trouver plus d'informations sur ce sujet dans l'excellent ouvrage d'Eduardo Galeano , "Las venas abiertas de América Latina" traduit en français sous le titre "Les veines ouvertes de l'Amérique Latine".

    Pour en revenir à notre crise actuelle, remplacez les bateaux d'argent et d'or par la création d'argent par l'industrie financière et les banques centrales et vous obtenez le même tableau avec les mêmes effets mais en pire car il n'a plus été nécessaire de trouver de l'or ou de l'argent, de l'extraire et de le transporter à travers les océans. Les prouesses de l'industrie financière ont abouti à une distorsion de l'économie beaucoup plus rapide et importante. Il ne faudra pas attendre 200 ans pour en ressentir les effets.

    La comparaison peut aller plus loin. Une fois qu'ils se sont sentis menacés par l'évolution de l'économie et de la société dans d'autres pays, les dirigeants espagnols ont tenté d'imposer leur système politique au moyen de l'inquisition et de guerres incessantes contre ces pays. Aujourd'hui le même phénomène est en train de se produire avec la "guerre contre le terrorisme" qui est en train de se transformer en guerres contre les pays qui refusent de se plier au système occidental.

    Ivres du pouvoir que leur confère leur mainmise sur l'argent, y compris sa création, les vrais dirigeants de nos pays se prennent pour des dieux. Pour les populations des pays attaqués, ils sont les dieux de l'enfer et, pour nos pays, la nouvelle inquisition sous la forme du contrôle toujours plus important des populations (les écoutes, la NSA, la répression policière, etc...). Cette nouvelle inquisition est déjà bien établie aux Etats-Unis, en voie de l'être en Europe. Les guerres que les USA déclenchent partout vont avoir les mêmes effets que la politique des dirigeants espagnols lors de la colonisation de l'Amérique Latine et de l'inquisition. Ils détruisent l'Europe, l'Occident. Sauf qu'à notre époque, avec les bombes atomiques ils pourraient même détruire la planète.

    Avoir une Maserati, une villa de 5.000 m2, un gros avion personnel, etc.. n'apporte aucune réponse supplémentaire à un besoin biologique réel. Les émotions, les angoisses inconscientes sont  le moteur de l'action. Tout type d'analyse uniquement fondée sur un modèle économique ne peut donner une explication rationnelle à ce qui se passe. Encore plus que dans le passé, il faut étudier les mécanismes psychologiques à la base de l'action. Une approche faisant appel à la psychanalyse autant qu'à l'économie est nécessaire. Il faut passer de l'économie politique à l'économie psychanalytique. Alors on se rend compte de la similitude des mécanismes à l'oeuvre entre les actions des fanatiques islamistes et celles de ces financiers. Il n'est donc pas surprenant que ces derniers soutiennent activement les terroristes islamiques en Afghanistan, en Libye, en Syrie, en Irak et ailleurs...

    L'Occident est en train de dégénérer, la porte a été ouverte aux dieux de l'enfer. Ce qui se passe en Ukraine (massacre des populations, élimination des opposants, division par 4 ou 5 du pouvoir d'achat des populations) n'est qu'un petit avant-goût de ce qui va se passer en Europe. Si aucun sursaut ne vient remettre nos sociétés sur un autre chemin, dans 10 ans, l'Europe sera devenue le "quart monde", sa population sera fortement réduite et survivra dans une misère à peine imaginable. Faut-il encore espérer un sursaut de l'Europe, le redémarrage de l'industrialisation et la priorité accordée à l'innovation, ou peut-être est-il temps de penser à partir ailleurs?

Plus d'informations :

-    Réflexion sur la situation actuelle

-    L'économie et le fanatisme idéologique

-    Le cancer qui ronge nos sociétés

-    Sociétés et motivations

Notes:

L'argent n'est que le moyen d'accès aux biens et services de l'économie réelle. (voir Quelle valeur a l'argent ? Que se passe-t-il lorsque de l'argent est créé sans une croissance équivalente de l'économie réelle?
Prenons un exemple très simplifié pour en faire comprendre le mécanisme.

Supposons la quantité totale d'argent disponible égale à 100 et divisons la société en deux parties disposant chacune de 50% (soit 50) de l'argent. Ces 50% permettent d'acheter 50% de ce qui existe dans l'économie réelle.
    Maintenant si de l'argent est créé pour une valeur de 100, sans contrepartie dans l'économie réelle et donnée à l'une des parties que se passe-t-il? Cette partie va disposer d'un pouvoir d'achat égal à 150, l'autre restera avec les 50 du départ. Ces 50 ne représentent plus que 25% (50 de 150+50 (200) de l'argent disponible. Le pouvoir d'achat de la partie qui dispose des 50 a été réduit, dans ce cas divisé par deux! C'est ce mécanisme qui explique comment la création d'argent en faveur d'un groupe social implique automatiquement une réduction du pouvoir d'achat des autres groupes.
Voir -    Un jeu dangereux

Ciesint   Publié le 2015-06-01   Nombre de lectures 15989

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