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La structure sociale de la société russe actuelle permet à des individus sans scrupules de jouir d'une relative liberté d'action. On peut d'ailleurs se demander quel groupe ou minorité a réellement le pouvoir aujourd'hui en Russie, particulièrement lorsqu'on analyse la politique de ce pays au regard de ses relations avec les pays musulmans ou au regard de l'effet de cette politique sur les moyens de production du pays ou sur son potentiel militaire alors que la menace d'un agression occidentale est de plus en plus précise! La plupart des dirigeants russes voudraient affaiblir leur pays qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. Il faut noter qu'aujourd'hui la majorité des Israéliens sont originaires de Russie !!! Une certaine connivence avec Israël apparaît dans les décisions prises. Cela signifie automatiquement une certaine convergence d'intérêt avec de puissants financiers anglo-américains.

Un exemple flagrant est celui des décisions prises (ou au moins mises en oeuvre...) au niveau du Ministre des Affaires Étrangères (Lavrov). Alors que les États-Unis et leurs alliés oeuvrent à la mise en place de moyens militaires destinés à démanteler voire même décapiter la Russie, le Ministre des Affaires Étrangères Lavrov continue à parler de "nos partenaires américains", de la "nécessité de maintenir de bonnes relations avec l'Europe et l'Occident", de "la compréhension par les dirigeants américains de l'importance de bonnes relations avec la Russie".

Au début 2015, nous pouvions entendre le Ministre des Affaires Étrangères Lavrov continuer à parler de "nos amis américains" alors que ceux-ci démantèlent l'Ukraine pour y faire entrer les forces de l'OTAN, installent des missiles antimissiles un peu partout autour de la Russie pour préparer une première frappe nucléaire. Rien que cela aurait dû suffire à faire réfléchir les dirigeants russes.

De même, Lavrov demande aux Américains de restreindre les actions du gouvernement ukrainien (issu du coup d'État) alors que ce sont eux qui ont tout organisé et qui dirigent les opérations. Il n'a toujours pas compris que les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour le camp d'en face. Le sourire constant du Ministre américain Kerry lors des réunions avec Lavrov ne doit pas nous surprendre. Kerry devait se sentir comme un adulte face à un enfant qui croit encore aux contes de fées. Il devait trouver extrêmement faciles, voire divertissantes, les conversations avec le Ministre russe qui continue à croire que ses mots pourraient avoir un impact quelconque.

Dans le même ordre de choses, le discours du Premier Ministre Medvedev est ahurissant. Il déclare que la Russie s'opposera à la renaissance du nazisme alors qu'il a soutenu les Islamistes contre Gaddafi en Libye. Or justement, les extrémistes islamistes sont pour les civilisations islamiques l'équivalent du nazisme pour les civilisations chrétiennes. En fait, pour comprendre l'action des dirigeants russes, il suffit de chercher dans quels pays ont étudié ou résident (ou ont résidé jusqu'il y a peu) leurs enfants... Cela permet de mieux savoir quel est le système économique et politique qu'ils considèrent comme le modèle à suivre et donc quels sont leurs véritables intérêts... On découvre que de nombreux enfants des classes supérieures, politiciens inclus, ont étudié ou vécu en Occident...

Suite aux évènements en Ukraine, les deux ministres russes (Lavrov et Medvedev) déclarent que certaines forces veulent déclencher une réaction militaire de la Russie mais que le pays n'a pas mordu à l'appât. Ils continueront encore probablement à dire la même chose lorsque les militaires russes stationnés en Transnistrie seront attaqués. En sera-t-il de même lorsque les bombes tomberont sur Moscou ?... Comme il est très peu probable que ce soit le résultat de l'incompétence totale des services secrets russes, il faut nécessairement en tirer la conclusion que ces dirigeants travaillent pour des intérêts cachés qui ne sont pas ceux du pays...

Il y a très certainement au sein de la classe dirigeante des "cellules dormantes" qui travaillent pour des intérêts extérieurs, voire même une "cinquième colonne". Nous en avons d'ailleurs vu les résultats lors de l'agression contre la Libye. Il y a au moins deux forces sociales opposées en Russie, les pro-occidentaux (représentés au niveau politique par le clan Medvedev-Lavrov) et un clan nationaliste autour de Poutine à moins que celui-ci n'assure son pouvoir sur une tentative de créer une sorte d'équilibre entre ces deux forces en s'appuyant sur les oligarques nationalistes et sur des forces pro-israéliennes.

Je pense que ce pays va au devant de troubles graves et je ne vois pas comment il va faire pour rendre aux femmes russes leur équilibre biologique féminin tout en leur imposant les contraintes de l'économie réelle. Elles ont appris, comme d'ailleurs la plupart des citoyens de ce pays, hommes compris, à faire passer leurs désirs avant les contraintes du système de production, de l'économie réelle. Le ressenti est devenu le moteur de l'action. La raison n'a plus beaucoup de prise sur les émotions. Lorsque des individus agissent essentiellement sur base de leurs émotions, seules de longues souffrances peuvent les amener à modifier leurs comportements (conséquences du besoin de ressentir les choses avant d'agir pour mettre en place des solutions). Cela pourrait être la raison pour laquelle les dirigeants ont attendu la destruction partielle de l'armée et du pays avant de réagir lors de la seconde guerre mondiale. Cela n'est pas de très bonne augure pour l'avenir de la Russie.

D'ailleurs, dans sa grande majorité, la population ne s'intéresse pas à la production mais à l'argent, à l'accès aux biens de consommation. La société russe est une société basée sur la civilisation occidentale. Là où le capitalisme a maintenu des contraintes (pas nécessairement justifiées), le communisme russe a aggravé les tensions internes pour ensuite lâcher totalement la bride lors du basculement de régime. Résultat ? Beaucoup d'hommes et de femmes ont du mal à s'imposer des limites, ils veulent aller jusqu'au bout de ce qu'ils ressentent, encore bien plus que la plupart des Occidentaux! Les liens sociaux sont littéralement pulvérisés avec en conséquence l'apparition croissante de la violence. Il n'y a plus d'objectif collectif, plus de projet futur autre que "devenir riche", un individualisme exacerbé.

Il y a bien quelques tentatives de certains partis de reprendre la situation en main, mais le problème est qu'aucun d'entre eux ne recourt à une méthode d'analyse des motivations tenant compte des mécanismes décrits par la psychanalyse, ce type de sciences humaines ayant été trop longtemps négligé dans ce pays. De toute façon, même si un parti quelconque disposait d'une analyse correcte, comme le problème de la structure psychologique de la population est le résultat d'une évolution historique assez longue, il ne serait pas facile d'obtenir des modifications importantes à court terme au travers de l'action politique !!

Il faut aussi prendre en compte que tous ceux qui, en Russie, ont utilisé les émotions d'une grande partie de la population en lui promettant monts et merveilles si elle passait du système centralisé et bureaucratique qu'était celui de l'URSS au capitalisme privé, en ont tiré profit pour eux-mêmes. Si demain, il était démontré que ce passage fut la cause de la mort de millions de personnes et de l'effondrement de l'économie sans aucun bénéfice pour le pays mais même au contraire de lourdes pertes, il y aurait quelques règlements de comptes qui pourraient leur coûter cher. On imagine aisément que, main dans la main avec les corrompus qui ont pris le contrôle des richesses du pays, ils tenteront d'empêcher une telle évolution, quitte même à trahir leur pays .

Comme les sociétés occidentales, la société russe est en crise grave elle aussi ! Sa faiblesse actuelle risque d'être perçue par certaines couches dirigeantes des pays anglo-saxons comme une occasion inespérée pour s'emparer des ressources de ce pays. Cette tentative débuterait par une attaque probable par le Caucase, la Sibérie. Dans un premier temps, elle consisterait en actions terroristes destinées à détruire les infrastructures de cette région difficile à contrôler car très étendue et très peu peuplée. C'est d'ailleurs déjà aujourd'hui ce qui est à la base des guerres et du terrorisme dans le Caucase.

Sur le plan politique, cela donne une image absolument désastreuse de la Russie. Dans une tentative d'interprétation de ces attitudes, les observateurs étrangers ont à choisir entre un cinéma destiné à camoufler les tentatives de protéger les intérêts des oligarques russes (et donc une trahison des populations de l'Est de l'Ukraine, voire même de la Russie) ou une totale incompréhension des manipulations occidentales ou même les deux.

Quant à ceux qui prétendent que la Russie a réagi fortement en intégrant la Crimée à la Russie, ils font preuve d'une naïveté extraordinaire. Il est clair qu'avec la présence de plus de 20.000 soldats russes en Crimée pour protéger la base navale de Sebastopol, les dirigeants américains savaient parfaitement que les Russes ne quitteraient pas cette base. Leur objectif était de désamorcer la possibilité du passage de l'est et du sud de l'Ukraine à la Russie. Pour cela, ils ont mis en oeuvre une stratégie visant à accuser la Russie de vouloir s'emparer de ces régions. Comme prévu, les dirigeants russes n'ont rien compris et ont tout fait pour se justifier (complexe de culpabilité...) en montrant qu'ils ne voulaient absolument pas cette intégration, alors que ces régions qui appartenaient autrefois à la Russie n'ont été intégrées à l'Ukraine que sous l'impulsion de Lénine qui a voulu diviser la Russie en républiques autonomes !

Les dirigeants russes ont même été jusqu'à saboter l'intégration des provinces du sud et de l'est de l'Ukraine dans une zone indépendante suffisamment puissante en demandant le report du référendum d'indépendance, report accepté par la région de Kharkov. Il serait peut-être bon de rappeler qu'en 1990, l'Ukraine représentait environ 40% du potentiel industriel de l'URSS et une part équivalente de son complexe militaro-industriel. Le coup d'État en Ukraine a déjà permis de détacher ou de détruire cette composante!! La non réaction de la Russie montre que les intérêts matériels du pays ne sont pas le soucis majeur des dirigeants!!

Autre fait troublant. Un des dirigeants des "rebelles" de l'Est de l'Ukraine, Mozgovoy, était un des rares à poser les bonnes questions (par exemple: comment et qui manipule les populations, - particulièrement celles de l'ouest du pays - pour qu'elles se battent l'une contre l'autre en ayant tout à y perdre...). Il a été assassiné par des professionnels de haut niveau. On peut se demander quels sont les commanditaires de cet attentat ...

La politique ukrainienne des dirigeants russes est peut-être conçue pour éviter de provoquer un conflit direct avec l'Occident ? Comme en 1940? Le même type d'analyse continue. Il aura les mêmes effets ! Les dirigeants russes croient que la possibilité d'une guerre nucléaire est quasi nulle parce que, même sans riposte russe, les retombées des bombardements nucléaires auraient un impact dévastateur sur les États-Unis. S'ils avaient une idée des mécanismes de l'inconscient, ils comprendraient que les psychopathes qui dirigent l'Occident ne s'intéressent pas à des retombées qui pourraient détruire 90% de la planète et des populations. Quant au slogan répété qu'en cas de guerre nucléaire entre la Russie et les États-Unis il n'y aurait pas de survivant, il ne fait que renforcer l'impression de faiblesse des dirigeants. Le travail d'un dirigeant n'est pas de se lamenter face à un désastre possible mais de chercher des solutions, évidemment autres que la soumission aux attaquants potentiels.


Les forces qui veulent dominer la planète cherchent à affaiblir la Russie de l'intérieur, entre autres par les manipulations de l'inconscient, jusqu'au moment où il sera possible de lancer une attaque nucléaire sans riposte sérieuse. Le plus extraordinaire est que les Russes cherchent sans cesse à se justifier aux yeux de l'Occident, ce qui est un signe dévoilant un complexe de culpabilité, un mécanisme élémentaire de l'inconscient comme d'ailleurs la recherche de la "reconnaissance sociale". En rejetant l'existence des mécanismes psychologiques, le parti communiste russe a ouvert la porte aux manipulations de la population des régions qu'il contrôlait. En insistant sur le fait qu'il n'y aurait pas de vainqueur dans une guerre nucléaire, le gouvernement russe donne l'impression qu'il ne donnera l'ordre de riposte qu'après de longues hésitations et qu'ainsi, si les Américains peuvent disposer d'une possibilité de première frappe à courte distance des zones vitales de la Russie, les hésitations russes empêcheront la riposte d'être lancée avant l'explosion des bombes américaines.

Poutine ne fait pas mieux que Staline. En demandant aux Républiques de l'Est de l'Ukraine de ne pas procéder au référendum, il a réussi à détacher la région de Kharkov des autres Républiques. Le résultat est que l'industrie de guerre de cette importante région industrielle, au lieu de travailler au service de la défense des Républiques du sud-est, travaille au service du gouvernement pro-nazi de Kiev et des adversaires de la Russie.

La prise de position de Poutine est probablement due aussi en partie à la pression des oligarques russes dont la fortune (de l'argent créé à volonté par les banques centrales occidentales!) est menacée par les sanctions de l'Occident. Cela d'autant plus que ceux-ci prennent conscience que la révolte des Républiques de l'Est de l'Ukraine est aussi une révolte contre les oligarques de ce pays. Si elle réussit, cette révolte pourrait donner des idées à la population russe... D'ailleurs, l'absence de réaction russe face aux évènements de Kiev est suspecte. Il est très peu probable que les services secrets russes n'aient pas eu connaissance des plans américains. Pourquoi auraient-ils laissé faire? Une révolution populaire était-elle en préparation, le coup d'État de Kiev un moyen de la neutraliser ? L'avenir nous le dira...

En favorisant la création de la fortune des oligarques russes en relation avec l'économie occidentale, les services occidentaux ont miné la Russie de l'intérieur, exactement comme cela a été fait en Libye et en partie en Syrie et comme ils tentent de le faire au Liban, en Iran et d'en d'autres pays.


Que faut-il attendre de la suite des évènements ?

Les reculs continuels de la Russie vont enhardir les forces qui, en Occident, veulent imposer leur domination sur la planète, particulièrement sur la partie de la Russie où se trouvent d'énormes ressources naturelles : la Sibérie. Ils vont en outre favoriser le passage d'une partie considérable de la population occidentale dans les bras des groupes anti-russes qui vont être considérés par celle-ci comme ceux qui ont le vent en poupe. Il faut savoir en effet qu'une partie considérable des populations occidentales a tendance à se ranger derrière ceux qui paraissent les plus forts sans chercher à en analyser les conséquences. Et dans les autres pays, l'image de la Russie comme un partenaire corrompu et non fiable, en plein déclin, va encore être renforcée, ce qui commençait déjà à être le cas suite à la position de Medvedev face à l'agression contre la Libye ou la non livraison des missiles de défense anti-aérienne S300 à l'Iran et la suspension de la livraison de ces mêmes missiles à la Syrie.

L'action russe en Syrie et la livraison tardive des missiles S300 à l'Iran vous paraît contredire cette analyse ? Pourtant, à chaque étape, la politique russe a été de faire deux pas en avant et un pas en arrière pour négocier, comme si les dirigeants ne savaient pas que toute tentative de négociation est vue par les dirigeants occidentaux comme une possibilité de mieux faire avancer leurs propres projets. Chaque négociation a été une occasion pour les terroristes de se regrouper et se réarmer. Il n'y a pas de véritable désir de négociation de la part de ceux qui ont le vrai pouvoir (l'état profond – le deep state-) en Occident. Chaque négociation est vue sous l'angle des possibilités qu'elle offre pour obtenir de nouveaux gains ou rétablir une situation compromise. Le désir de domination totale est le seul objectif réel.

Les dirigeants russes, peut-être sans vraiment s'en rendre compte, travaillent indirectement au renforcement des forces qui recherchent la domination sur la Russie. La conclusion est que la culture russe comporte une composante suicidaire importante.


Les Russes continuent d'associer les mots à des émotions, "Éviter la guerre", "Les citoyens de l'Europe veulent la paix" "Les femmes européennes n'accepteront pas la mise en place d'un état de guerre avec la Russie" "La Russie ne cherche pas la guerre avec l'Occident" Et pourquoi pas Alice au pays des merveilles ?

Il faut s'attendre à un durcissement particulièrement violent de la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient, ce qui aura un impact sur la population russe et la paix sociale dans ce pays. Il faut aussi s'attendre à une amplification des guérillas sur le territoire de la Russie, jusqu'au jour où celles-ci utiliseront des armes nucléaires tactiques. Que fera l'armée russe ? Elle ripostera avec des armes nucléaires contre son propre territoire? Il n'est d'ailleurs pas exclu que le nouveau gouvernement ukrainien se dote lui aussi d'armes nucléaires. Les États-Unis n'auraient probablement alors aucun mal à déclencher un conflit nucléaire entre la Russie et l'Ukraine.

Les partisans du modèle occidental ou d'une dépendance envers l'Occident restent nombreux parmi les "élites", évidemment parce qu'ils se sont enrichis (financièrement) grâce à cela. Le coût du financement de cette opération par l'Occident se résume à l'impression d'une certaine quantité de papier (billets) ou même encore plus simplement à l'écriture de chiffres dans des ordinateurs. Cela a permis à l'Occident de détruire une grande partie de l'industrie de la Russie tout en s'enrichissant et en créant une dépendance entre les élites russes et les presses de la Federal Reserve américaine. Une façon beaucoup plus efficace de mener une guerre dévastatrice contre la Russie que l'opération Barbarossa!

A cela il faut encore ajouter qu'une grande partie des Israéliens sont issus de Russie ou des territoires autrefois inclus dans l'URSS. Ces Israéliens ont certainement encore de nombreuses relations dans la population russe et ses dirigeants et peuvent ainsi avoir une relative influence sur la politique du pays. Or, les intérêts d'Israël et ceux de la Russie sont diamétralement opposés. Ajoutez cela au désir du maintien de bonnes relations avec l'Occident par une partie importante des classes les plus riches qui dépendent de ces relations et il est facile d'en déduire qu'il y a de profondes contradictions et divisions au sein de la société russe.

Les Russes continuent de penser que les gens agissent de façon "rationnelle". Que signifie "rationnel"? Ce que vous avez été habitués à voir et à vivre dans le milieu où vous avez vécu? Cela peut être extrêmement différent d'un pays à l'autre et même d'une classe sociale à l'autre. Les extrémistes takfiris pensent aussi être rationnels! Quel type de pensée "rationnelle" a amené les populations de l'URSS à "prostituer" leur pays aux grandes puissances financières de l'Occident avec comme résultat la perte de 60% de l'industrie, des dizaines de millions de morts et en plus les armées occidentales non loin du coeur du pays? Revenir à l'ancienne religion et culture d'avant la révolution ne résoudra rien. La révolution d'Octobre 1917 était basée sur de vrais problèmes. Une grande partie de l'analyse faite par Lénine, Staline et d'autres dirigeants du parti communiste russe était erronée, particulièrement l'analyse des motivations des populations, mais les problèmes que ces dirigeants tentaient de résoudre étaient bien réels. L'analyse financière de l'économie faite par Marx était correcte même si les solutions proposées étaient fondées sur de faux postulats (suivant lesquels les actions des populations sont basées sur leurs intérêts véritables). A cela il faut ajouter que l'économie n'est pas limitée au point de vue financier et en outre, les résultats d'une analyse dépendent de la méthode utilisée (étude des éléments ou des relations).

De tout ceci il faut cependant éviter de conclure trop rapidement que l'analyse de Marx était totalement fausse. A son époque, en fonction des contraintes naturelles particulièrement fortes suite au développement encore limité de l'économie réelle, il y avait une relative convergence entre une analyse qui inclurait la psychanalyse et celle de Marx qui constate que la classe ouvrière de l'époque est celle qui est la plus consciente des problèmes réels.

Il y a de sérieuses contradictions économiques et sociales qui n'ont même pas encore un début de solution. Il existe aussi un certain nombre de facteurs inconnus. Poutine a été choisi par des gens de l'entourage de Yeltsin. Quels sont ses liens avec les oligarques russes, avec Israël, avec certaines grandes puissances financières de l'Occident? Quelles sont les limites de son pouvoir? Quel est son niveau de connaissance du monde financier, du rôle de l'argent, de la formation des motivations des populations ? La façon dont l'intervention russe est menée en Syrie est une illustration des contradictions de la société russe. Après un début de succès, les forces russes se retirent pour "permettre une solution négociée" dont en réalité le seul résultat est le regroupement et le réarmement des terroristes par leurs sponsors. Suite à cela, les nouveaux succès de ceux-ci génèrent une nouvelle intervention, à nouveau suivie d'un phase de négociation dont le résultat est encore et toujours le même. Cela est indicatif du poids des pressions américaines et israéliennes sur les dirigeants russes ou du désir de ceux-ci de ne pas trop "fâcher" leurs "amis américains".


Comme les émotions et "le ressenti" jouent un rôle important dans la culture de la Russie, c'est un indicateur clé d'un problème au niveau des relations entre hommes et femmes et du rôle des femmes dans la société. Mais c'est aussi le type de faiblesse que les services occidentaux sont capables d'utiliser très efficacement. La racine du problème réside peut-être dans le postulat des communistes russes selon lequel les individus réagissant seulement sur base de leurs intérêts économiques, les hommes et les femmes réagissent de la même manière, les problèmes liés à la sexualité étant alors considérés comme n'ayant d'impact que dans la sphère privée. La psychanalyse a clairement démontré que cela est faux et qu'il y a une interaction forte et complexe entre les motivations "économiques" et la sexualité (au sens large du terme, c'est-à-dire tout ce qui est lié de près ou de loin à la reproduction de l'espèce, y compris les relations affectives). Séparer les individus de leur biologie conduit alors à des analyses totalement erronées, notamment à considérer que femmes et hommes ont des motivations et comportements similaires. Un des résultats est la priorité accordée par la majorité de la population à la consommation et non plus à la production. Le "virus du consommateur" a contaminé la société et il n'y a plus d'autre projet que de jouir de la consommation. Un autre résultat de l'absence de prise en compte des mécanismes étudiés par la psychanalyse est que ceux qui en tiennent compte (par exemple les services secrets américains) obtiennent un énorme pouvoir de manipulation des sociétés qui les ignorent d'où la chute de l'URSS et les révolutions de couleurs...

Le futur de la Russie n'est pas assuré. Ainsi qu'elles ont réussi à le faire avec l'URSS, les principales forces qui dirigent l'Occident vont continuer de tenter de diviser la Russie en morceaux plus petits à l'aide de tous les moyens à leur disposition, militaires, financiers, économiques et du "soft power", terrain négligé par le pouvoir russe sur lequel elles ne rencontrent guère d'opposition. Cela sera encore facilité par les contradictions économiques et sociales entre la plus grande partie de la population et les "élites" financées directement ou indirectement (par le commerce des ressources naturelles) par l'Occident:

Aujourd'hui, la Russie est un château de cartes au même titre que l'Occident. La seule différence est qu'au lieu de canaliser son agressivité contre l'extérieur, elle se détruit de l'intérieur. Il est fort probable que sa seule possibilité de survivre soit dans une alliance avec la Chine à moins d'une révolution populaire qui serait anti-capitaliste mais qui tiendrait également compte de la formation de la structure psychologique des populations. Ce type de révolte ne me paraît pas du domaine du possible, il n'y en a ni les bases sociales ni les bases organisationnelles. Au contraire, suite aux manipulations de la structure psychologique de la population russe permises par les erreurs des dirigeants aussi bien de l'URSS que de la Russie actuelle, il y a même probablement de la part de cette population un plus fort soutien pour une soumission à l'Europe que pour une telle révolte.

Les erreurs et l'incompétence des dirigeants de Moscou finiront par se payer par une soumission croissante au modèle chinois. Ce sera cela ou la décomposition du pays en régions dont certaines se rallieraient de toute façon à Pékin. La Russie serait alors réduite à sa partie européenne et ravagée par la guerre. La Sibérie retournerait à l'Asie comme ce fut le cas pendant des millénaires.


Extrait du chapitre 18 du livre "Quel futur pour l'humanité"

CIESINT   Publié le 2017-08-18   Nombre de lectures 11480

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