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Valeur et portée de l'éducation

Pour pouvoir mesurer sa valeur, il faudrait d'abord se demander quel devrait être le but d'un système éducatif et là-dessus, je crois qu'il est assez facile de se mettre d'accord : il doit favoriser le développement harmonieux de toutes les facettes d'un être humain devant vivre au sein d'une société. Mais cette dernière partie de la phrase sous-entend déjà beaucoup de possibilités d'entraves et de détournements de l'intelligence de nos enfants car c'est la société qui impose son modèle éducatif et ses buts et dans nos sociétés il s'agit plus de calibrer, de réfréner, d'harmoniser vers le bas, bref de déprécier l'intelligence des enfants plutôt que de la stimuler. Une “situation aggravante” qui maintient le système tel quel est peut-être à chercher dans le fait que la plupart des enseignants ne sont jamais sortis du milieu scolaire et ne font que retransmettre les mêmes valeurs sans les avoir jamais remises en cause.

Mais il faut aussi aborder le problème d'un autre point de vue. Un enfant est comme une feuille vierge quand il naît et toute son activité se résume à apprendre. Quand je dis “feuille vierge”, je dois préciser que je parle des acquisitions de connaissances et de comportements et non de la manière différente d'un bébé à l'autre, suivant son expérience intra-utérine et suivant son héritage génétique, de se comporter face à une même situation. Le comportement de l'entourage face aux actions ou réactions du bébé puis de l'enfant, influence énormément le devenir de celui-ci. Il y a une tendance aujourd'hui à hyper stimuler les tout petits mais aussi à leur donner une place de “roi de la maison” et centre de l'attention qui, je pense, n'est pas bénéfique. Il faudrait justement dès que possible apprendre aux jeunes enfants que tout être vivant doit se soumettre à beaucoup de contraintes extérieures qu'elles soient naturelles ou sociales pour s'intégrer et se débrouiller dans la société et c'est en les lui imposant petit à petit et en fonction de ses possibilités que cela lui paraîtra le plus normal et le plus facile de les assimiler et de les accepter. Car il faut se rendre compte que ce qui est en jeu à ces âges là, c'est la construction et l'élaboration des fondements de la personnalité future.

Ce n'est absolument pas rendre service à l'enfant que de le laisser tout faire comme il veut! C'est même l'opposé d'une éducation. Et c'est cette absence de frein à l'impulsivité des enfants qui voudraient toujours tout et tout de suite, qui est la base de beaucoup de problèmes qui surgissent plus tard. Si on s'arrête un peu sur l'expression “gâté pourri” qui s'emploie pour décrire un enfant qui reçoit tout ce qu'il veut et auquel on fait les quatre volontés, on se rend compte que cette expression exprime très clairement ce qu'elle veut dire. Il suffit de l'appliquer à un fruit pour se rendre compte qu'en réalité elle n'a rien de positif!

Un enfant a besoin d'obstacles et de “non” auxquels se confronter pour pouvoir progresser .Ces situations l'obligent à réfléchir et à chercher des solutions différentes pour obtenir ce qu'il veut. Et c'est de comportements semblables qu'il aura besoin une fois devenu adulte pour affronter tous les défis de la vie. De cette façon il acquiert aussi petit à petit confiance en lui-même, en ses possibilités. Il est évident que les obstacles doivent être adaptés au niveau de l'enfant car lui imposer des défis trop difficiles risque d'avoir les effets contraires.

Je me demande si cette mode de l'enfant roi n'est pas une des raisons de l'individualisme, du désintérêt pour les choses extérieures et de l'impulsivité qui se développent de plus en plus dans nos sociétés.

Les institutrices en charge de petits de trois ans se plaignent que déjà à cet âge, aujourd'hui, des enfants leur répondent grossièrement et refusent de façon boudeuse de participer à des activités...Où devons-nous chercher la base d'un tel comportement et à qui peut-il être bénéfique ? A personne car le travail de toute la classe est perturbé et le petit qui a un tel comportement n'est certainement pas heureux non plus mais il ne fait que reproduire ce qu'il a vécu jusque là : être le petit roi et toujours faire comme lui voulait! Nous nous trompons en voyant dans l'enfant un adulte en miniature. Mais comme, dans notre civilisation, beaucoup d'adultes ne sont en fait que des enfants de grande taille, on en arrive à confondre la place et le rôle de chacun.

Je me pose souvent la question de savoir pourquoi les enfants des pays “sous-développés” sont beaucoup plus motivés, plus disciplinés et plus respectueux vis-à-vis de l'enseignement et des enseignants. Peut-être parce qu'on leur dit( et leurs parents en premier) que cela a de la valeur et que ça leur permettra d'atteindre un meilleur niveau de vie. Cette perspective n'est peut-être plus suffisante et même peut-être plus vraie dans nos sociétés. La période dorée pendant laquelle avec un bon diplôme tu étais sûr de bien gagner ta vie est révolue. Combien d'universitaires se retrouvent au chômage ou doivent accepter des travaux n'ayant rien à voir avec leur parcours universitaire ? Mais je ne crois pas que des enfants de 10, 12 ans réfléchissent de cette manière. Pourquoi alors l'école bien souvent ne les intéresse pas ? Qu'est-ce qui fait que les enfants n'accrochent pas ?

L'esprit de l'enfant est curieux par nature alors comment arrive-t-on, par un système supposé l'aider à tout comprendre, à un effet totalement opposé et à le désintéresser de la réalité qui l'entoure ?
   La réponse se trouve sûrement dans des directions multiples et variées dont en voici quelques-unes : si tout petit, on l'encourage à l'impulsivité et on satisfait immédiatement toutes ses demandes, il n'y a pas de raison qu'il s'intéresse à autre chose qu'à lui et à ses envies. Les petits aiment imiter et recherchent généralement l'approbation de ceux qu'ils aiment, donc un bon exemple et des encouragements proportionnés aident à l'orienter dans la direction voulue. Notre société leur apporte-t-elle cela ? Les éducateurs ont leurs propres problèmes personnels qui peuvent influer négativement sur le projet éducatif.

Comme dit précédemment, notre système scolaire cherche plutôt à uniformiser les enfants et à les faire tous entrer dans le même moule pour qu'ils servent ensuite le système économique dans lequel ils vivent et surtout sans le remettre en question. Cette optique n'est certainement pas la meilleure pour que chacun développe ses points les plus forts et les mettent ensuite au service de la société. Il n'est pas étonnant que ce “dressage” ne soit pas toujours bien accepté.

L'éclatement des familles, les familles recomposées, les horaires impossibles (des enfants de 3 ans en garderie de 6h du matin à 18h30) les divers stress que subissent les parents ne sont certainement pas non plus les conditions optimales pour le développement des enfants.

Les enfants peuvent apprendre énormément, leur cerveau est une véritable éponge et s'imprègne de tout ce qui les entoure sans difficulté. En fait, c'est leur seule activité au cours des premières années (et c'est une véritable peine qu'on en profite pas plus). Une preuve toute simple est l'exemple d'enfants dont chacun des parents leur parlent dans des langues différentes et qui, en plus, une fois à la crèche ou à l'école maternelle rencontrent encore un autre langage, eh bien ces enfants apprendront et parleront les 3 ou 4 langues différentes sans que cela ne nuise au niveau atteint dans chacune d'elles par rapport au niveau des enfants qui n'en parlent qu'une des 4.
   Ce qui est à souligner dans cet exemple c'est que ce qu'apprend l'enfant lui sert dans sa vie de tous les jours. Il ne se pose pas la question de l'utilité de ce qu'il apprend, elle s'impose à lui, elle lui permet d'évoluer, dans ce cas de se faire comprendre, de communiquer et c'est peut-être un côté un peu oublié de l'enseignement qui serait nécessaire de remettre à l'ordre du jour en tout cas pour motiver les plus jeunes (car ce n'est pas toujours possible pour des niveaux plus avancés). Que ce qu'ils apprennent leur permettent des applications pratiques dans leur vie quotidienne.

L'enseignement aujourd'hui est peut-être devenu trop théorique, trop coupé de la réalité de la vie. D'ailleurs combien de jeunes, une fois terminées leurs études, se retrouvent complètement démunis et désorientés par l'abîme qui existe entre ce qu'ils ont appris durant leurs études et la réalité de la vie laborale! Quel est le pourcentage de ce qu'ils ont appris qui leur est nécessaire ?

On en vient à se dire que les études consistent en une épreuve de sélection sociale plus que d'acquisition de connaissances utiles. Tel diplôme permet l'accès à tel poste même si le niveau de compétence ne répond pas aux exigences du travail.

En quelque sorte, celui qui a été le plus longtemps endoctriné par le système éducatif peut accéder aux postes clef car on suppose qu'il sera un fervent défenseur du système qui l'a façonné et qu'il ne le remettra pas en question. C'est une institution pour maintenir et faire tourner le système en place.

Heureusement il y a des exceptions...

MDG   Publié le 2014-06-04   Nombre de lectures 14577

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