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Sociétés et motivations

Quelles sont les motivations à la base de l'action des individus ? Répondre à cette question est moins simple qu'il n'y paraît. Commençons par étudier les relations entre l'individu et le monde matériel qui l'entoure.

   Prenons l'exemple d'un individu directement confronté à la nature et qui doit produire sa propre alimentation, trouver de l'eau potable, obtenir des outils pour travailler, construire un abri, fabriquer des vêtements, etc...
   Sa vie quotidienne va tourner autour du travail de la terre, de l'utilité et de la qualité de ses outils. Un problème important va également être le confort et la protection contre les intempéries que lui procurent ses vêtements, son abri. Son esprit va essentiellement être préoccupé par les problèmes pratiques que lui pose le monde naturel, matériel (au sens de la matière), qui l'entoure. Il essayera de trouver un complément alimentaire dans la chasse ou la pêche et pour cela aussi il lui faudra se procurer les moyens nécessaires. Un des gros problèmes va être la disponibilité des outils et de certaines matières telles que tissu, ciment, verre, etc... Comme il ne pourra les produire lui-même, il lui faudra échanger une partie de sa production pour les obtenir. L'amélioration des outils à sa disposition se traduit par une amélioration de son niveau de vie. Que ce niveau soit primitif ou plus évolué, impliquant des moyens technologiques plus avancés, les motivations à la base de son comportement seront essentiellement d'ordre pratique : comment mieux produire une réponse à ses besoins. A la base des motivations, il y aura la perception des contraintes matérielles naturelles et la recherche des moyens techniques pour y répondre.
   Le seul vrai moyen d'améliorer son existence est de collaborer avec d'autres, principalement pour améliorer l'ensemble des outils et matériaux dont il pourra disposer..., à moins de s'emparer de ce qui est produit par d'autres. Le voleur non ou peu organisé subira rapidement la répression du groupe, ce qui peut conduire certains individus à se regrouper pour créer une organisation sociale qui leur permette de se libérer des contraintes de la production en s'emparant d'une partie de ce qui est produit par la majorité des autres. Bien entendu, cela ne se fait pas du jour au lendemain ni sans résistance de la part des exploités. Divers moyens permettant de manipuler la population sont alors mis au point pour renforcer ce type d'organisation qui pourra déboucher sur la création d'une forme de civilisation.

   Certaines cultures peuvent être fondées par un groupe dominant capable de comprendre que seul le développement des moyens de production, des moyens techniques et l'amélioration de la collaboration sociale peut aboutir à moyen et long termes à un meilleur niveau de vie pour eux-mêmes et que leur développement ne pourra se faire qu'en parallèle avec un développement suffisant de tous. Dans ce type de société, tout sera fait pour mettre en avant le développement pratique de l'économie et de la société. A la perception des contraintes matérielles naturelles et des moyens techniques pour y répondre s'ajoutera la priorité accordée au développement collectif à moyen et long termes. Les motivations créées par l'organisation sociale contribueront à renforcer la préoccupation des individus pour le monde matériel extérieur.

   Dans d'autres cultures, les dominants rechercheront la satisfaction à court terme en puisant le maximum de richesse dans le monde autour d'eux. L'agressivité de ces dominants se traduira par une répression forte des populations mais aussi par une tendance continuelle à élargir le milieu dans lequel ils puisent leurs richesses, ce qui se traduira par des conflits permanents avec les groupes sociaux qui les entourent. La plus forte répression et les manipulations sociales qui en découlent feront qu'en plus des contraintes sociales, la peur face aux dominants sera une composante importante des préoccupations de la majorité des individus qui composent la population. Une telle civilisation essayera de transférer une partie de l'apprentissage de l'obéissance aux dominants vers l'éducation des enfants par les parents, entre autre en punissant les parents pour la désobéissance des enfants face aux règles imposées par les dominants. Si en plus s'ajoute à cela une répression sexuelle pendant une période suffisamment longue, les angoisses prendront le dessus en se renforçant de génération en génération et s'incrusteront dans l'inconscient. Les motivations créées par ce type d'organisation sociale auront alors comme base principale les angoisses intérieures inconscientes et non plus le monde extérieur de la matière, ni même les relations humaines. Les forces intérieures gravées dans l'inconscient domineront.
   Si en outre, la plus grande partie de population peut à son tour se libérer au moins en partie des contraintes matérielles grâce aux richesses puisées directement dans les colonies ou indirectement dans le monde extérieure au moyen de l'industrie financière, le poids des contraintes matérielles objectives devient insignifiant face aux angoisses. A cela s'ajoute que le niveau de vie dans une telle société est assez directement proportionnel au statut social. Le statut social réel ou apparent devient primordial. Les angoisses et le statut social deviennent les principaux moteurs à la base des motivations.

   Le problème de ce type de société est qu'elle doit maintenir sa domination sur ceux qu'elle exploite et cela en recourant à des moyens militaires. Mais, contradiction, le maintien de la domination militaire repose sur une supériorité sur le plan industriel et technologique alors que la motivation des populations devient semblable à celle des dominants «apaiser ce qu'on ressent à court terme». Or, le développement de l'industrie et de la technologie dépend de la motivation des populations pour la compréhension du monde matériel extérieur. Le résultat de cette contradiction est la réduction de l'investissement dans l'économie réelle aussi bien sur le plan de la production, de la recherche que de la formation, de l'étude personnelle avec en conséquence une diminution du tissu industriel et des avancées technologiques. Cela s'amplifie encore par le fait que la recherche de l'apaisement des angoisses se traduit par une surconsommation de produits alimentaires nocifs pour la santé, sans parler de la consommation d'alcool, de psychotropes, de drogues mais aussi d'un grand nombre de biens sans utilité réelle, ce qui est amplifie encore le gaspillage des ressources et l'absence d'intérêt pour l'étude des technologies ou l'investissement productif. La domination du monde intérieur, des angoisses inconscientes a pour conséquence de transformer petit à petit les gens en robots biologiques programmés par leurs angoisses mais aussi de détruire le tissu social, familial, isolant les individus les uns des autres en les enfermant dans un monde intérieur tourmenté.

   Pendant ce temps, les civilisations qui ont accordé la priorité au monde extérieur se développent toujours plus et finissent par prendre le dessus sur le plan industriel, technologique et finalement militaire. Les dominants doivent alors consacrer de plus en plus de ressources pour tenter de maintenir leur pouvoir. Celles-ci sont transférées de l'économie réelle vers la sphère militaire, pour le bénéfice financier des propriétaires du complexe militaro-industriel mais au détriment de l'investissement dans le tissu industriel ou la formation et la recherche. Le rapport entre les ressources dépensées pour maintenir la domination et les richesses que celle-ci permet d'en retirer est de plus en plus mauvais jusqu'à finalement devenir négatif. Les dominants doivent alors puiser de plus en plus de ressources dans leurs propres pays, ce qui est l'origine d'une crise économique croissante. La capacité des civilisations agressives à exploiter ceux qui les entourent se trouve de plus en plus réduite, ce qui amplifie la crise et accélère leur déclin. En fait dans l'histoire, les civilisations fondées sur la recherche d'un satisfaction maximale à court terme connaissent une croissance plus rapide grâce aux richesses puisées dans d'autres civilisations mais ensuite un déclin et un effondrement encore plus rapide et définitif.

Je vous laisse tirer vous-mêmes les conclusions pour réfléchir à quel type de civilisation appartient l'Occident.

Extrait très condensé et simplifié du livre : Civilisation en crise, le pavé dans la mare

CIESINT   Publié le 2013-05-14   Nombre de lectures 9810

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