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Le mal-être social

    Il y a un malaise évident dans nos sociétés, serait-il principalement dû à la crise économique ou celle-ci n'est-elle qu'un des symptômes?  Si la crise économique actuelle contribue à amplifier les problèmes, la hausse du taux de divorce, la désintégration des familles, l'absence de respect pour les autres, l'individualisme exacerbé ne datent pas d'aujourd'hui. Cela fait longtemps par exemple qu'il suffit de se promener le long des routes pour découvrir les monceaux de bouteilles en plastique et autres déchets qui s'accumulent le long de celles-ci. Combien de fois n'ai-je pas vu, un homme ou une femme arrêter sa voiture, ouvrir la porte et jeter sur la route des mégots ou autres déchets. Dans les écoles, les élèves ne respectent plus grand chose mais peut-on les blamer quand on voit comment les adultes agissent ?

    L'être humain n'existe qu'à travers l'histoire des civilisations, de l'histoire de ses ancêtres, de son histoire personnelle. Il ne survit que par l'existence de l'économie réelle qui assure la production de ce qu'il consomme, que ce soit vital, nécessaire ou superflu ! Les gens ont perdu conscience de leur dépendance envers le monde qui les entoure, que ce soit la nature, l'économie réelle, les connaissances accumulées au fil des siècles ou le travail des autres.

    La famille n'est plus que rarement le lieu de rencontre de deux êtres biologiquement complémentaires pour créer un équilibre harmonieux et assurer la survie du corps social. Cela aussi bien sur le plan de la reproduction de l'espèce que du point de vue de la transmission des connaissances nécessaires pour permettre la continuité du fonctionnement de l'économie réelle. Apaiser les angoisses amplifiées par les gouvernants au moyen du système éducatif et des médias est devenu la principale raison d'agir des humains. Où est passée la capacité de discuter de manière totalement ouverte des problèmes pour les partager et tenter d'y répondre ? La plupart du temps, toute tentative de dialogue se heurte aux blocages provoqués par les angoisses. La pression sociale pour avoir le même niveau de consommation apparente, le même niveau social que les voisins est telle que les vrais problèmes font partie des tabous qu'on ne peut aborder. Le ressenti intérieur prime sur le monde extérieur, le monde réel.

    Les armées occidentales bombardent, détruisent, tuent... cela n'indigne pratiquement personne dans nos pays. Les riches financiers qui nous gouvernent ne parviennent plus à retirer autant de richesse des autres pays qu'auparavant, et bien, désormais ils puiseront directement au sein de nos sociétés. L'immense majorité ne s'est  pas préoccupé du sort des populations des autres pays et aujourd'hui ceux qui ne sont pas touchés par la crise actuelle continuent à ignorer le sort de ceux qui sont déjà balayés par celle-ci. L'individualisme effrené quasi fanatique qui s'est développé dans nos sociétés en a fait une jungle dans laquelle règne la plus féroce compétition pour accéder à l'argent, le nouveau dieu de notre civilisation. Dans quel but ? Vivre plus sainement ? Avec tous les produits chimiques et traitements divers qui envahissent non seulement notre alimentation et même jusqu'à l'air que l'on respire ? Avec toutes les fraudes sur les produits alimentaires ? De l'huile de moteur dans les mayonnaises, de la viande de cheval impropre à la consommation dans les aliments, de la farine faite avec des déchets d'animaux ou même des carcasses d'animaux morts ou malades pour nourrir le bétail, les porcs, les poulets et même les poissons destinés à la consommation humaine ? Nos aliments assaisonnés avec des produits chimiques, du sel et de l'eau, des résidus de pesticides, d'herbicides sans parler des radiations gracieusement distribuées par les centrales nucléaires de Fukushima et d'ailleurs ? ...  Bref on ne respecte plus rien !

    A cela s'ajoute le stress du travail ou de la vie que notre médecine soigne avec des quantités d'antidépresseurs et autres médicaments psychotropes, ou que les gens eux-mêmes compensent par l'alcool ou même la drogue. Une autre conséquence des pulsions fabriquées par nos sociétés est la place prise par l'automobile et la façon dont elle est devenue le symbole de l'individualisme. Tu as vu ma bagnole ? D'un possible outil de transport utile dans certains cas, elle est devenue un bien représentant son propriétaire, y compris au travers de l'expression de ses pulsions et des accidents qui en résultent sans oublier l'immense gaspillage de ressources dont elle est directement ou indirectement à l'origine et les drames humains qui sont la conséquence des accidents .

    Dans tout cela que reste-t-il des relations humaines ? Entre collègues, entre hommes et femmes, entre parents et enfants ? Où est passé le sens de l'autre, la compassion, le partage d'intérêts communs ? Le dialogue, la conscience de participer à un héritage commun, la recherche d'une réponse aux problèmes ont fait place à la concurrence, la compétition effrénée, la course à la consommation, la recherche de la satisfaction personnelle ou la tentative d'apaiser les angoisses. Au lieu d'affronter ses propres angoisses, l'Occidental préfère refouler, voire tenter d'annihiler tout ce qui les réveille.  Dans ce monde où dominent angoisses et pulsions, quel sens les gens peuvent-ils encore donner à leur vie ?

    Une société dans laquelle l'humain a sa place est une société dans laquelle l'homme et la femme peuvent parler librement de tous les sujets sans susciter de réactions non réfléchies, impulsives, dans laquelle les enfants peuvent aborder toutes les questions avec leurs parents sans craindre la répression, dans laquelle les relations entre les individus permettent un véritable dialogue pour améliorer les solutions aux problèmes de la vie, pour faire progresser la société que nous léguerons à nos enfants. Qu'avons- nous fait de la société en Occident ?

        L'éducation, les médias, l'organisation sociale, privilégient le spontané, l'action sur base du ressenti immédiat, les pulsions internes et surtout sans essayer d'en comprendre l'origine.  Tout est fait pour créer le maxium de tensions dans les relations entre hommes et femmes, étrangers et nationaux, notre culture et d'autres, bref  diviser pour régner.  L'individu est programmé pour consommer, paraître et non pour comprendre, non pour tenir compte de la rareté des ressources, de l'effet de la pollution sur la vie de tous les êtres et donc la nôtre, de la complexité du tissu industriel et technologique et de l'interdépendance qui en résulte. "Je pense donc je suis" est devenu "je dépense donc je suis" !

Pour assurer leur pouvoir, les classes dirigeantes ont tout fait pour créer des individus impulsifs, privilégiant la jouissance et le très court terme. Moins les gens se forment,  réfléchissent, essayent de comprendre et moins ils risquent de remettre le système en cause et plus ils seront faciles à manipuler. L'humain est biologiquement capable d'atteindre un niveau élevé de compréhension, de conscience du monde qui l'entoure. Réduire au maximum cette faculté a été un des objectifs principaux du pouvoir. Cet objectif est atteint, la caste au pouvoir n'est pas trop menacée de l'intérieur. Mais sur le plan de la qualité et de l'efficacité de l'économie réelle qui forme malgré tout la base de l'existence de nos sociétés, la dégradation des relations sociales, la fin de l'intérêt pour la collectivité a eu des répercussions dramatiques. L'économie réelle occidentale est en chute libre et la base du progrès technologique est aujourd'hui en Asie. On continue à consommer beaucoup plus que ce que nous produisons, y compris de nombreux  produits dont nous ne maîtrisons plus la technologie, mais pour combien de temps encore ? Quant au tissu social, il est en pleine désintégration.

Nous avons perdu conscience que le niveau de vie atteint aujourd'hui est le résultat d'une évolution plus que millénaire, du travail et des efforts des civilisations qui nous ont précédé, de même pour l'évolution de la vie sur terre, depuis les végétaux qui servent de base directe ou indirecte à notre alimentation jusqu'à l'air que nous respirons. Nous avons hérité de cette richesse créée par les civilisations passées, par la nature mais nous nous comportons comme des enfants gâtés qui ayant hérité d'une fortune de leurs parents la gaspillent. La différence est que cette richesse héritée du passé ne nous appartient pas, nous en avons seulement l'usage avant de la transmettre à nos enfants.

Qu'allons-nous leur laisser ? Une planète pourrie par les pesticides, les produits chimiques et les radiations ?  Une économie axée sur le militaire parce que cela permet à certains de disposer (à court terme) d'une plus grande partie des ressources disponibles ? Des guerres sans fin dont les victimes se vengeront tôt ou tard ? Une économie réelle en train de se désintégrer ? Des relations humaines perverties par les grands médias au service du pouvoir ?

CIESINT   Publié le 2013-03-14   Nombre de lectures 8874

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