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Brexit : Le troupeau se rebiffe

Le marché commun a été pendant longtemps une union économique à 6 pays. C'était surtout les grandes entreprises qui en bénéficiaient, le citoyen ordinaire restant soumis aux contrôles douaniers et aux règles propres à chaque pays. Le passage à neuf pays a été accompagné d'une meilleure mobilité des citoyens d'un pays à l'autre. Le projet européen était alors supporté par la très grande majorité des habitants, de nombreux jeunes ont commencé à se rendre dans les divers pays de l'union pour y étudier ou travailler.

Après 1990, la chute de l'URSS a été suivie de l'accession à l'UE de nombreux pays qui faisaient autrefois partie du bloc de l'Est. L'arrivée continuelle et massive de travailleurs en provenance de ces pays a peu à peu exercé une pression importante sur les salaires et les conditions de travail. Les énormes différences de salaire entre les pays de l'Est et les autres pays européens ont conduit à la délocalisation croissante de nombreuses entreprises. Les nouvelles règles européennes permettant le travail à l'intérieur des autres pays suivant les conditions du pays d'origine, et cela pendant une période assez longue, ont encore aggravé la pression sur les travailleurs des pays d'Europe de l'Ouest. Il est fort probable que cette pression sur les salaires ait été l'un des buts de l'intégration des pays de l'ancien pacte de Varsovie même si des facteurs géopolitiques ont certainement joué un rôle primordial. L'augmentation du chômage et la chute continuelle du pouvoir d'achat dans les pays d'Europe de l'Ouest ont créé un début de mécontentement dans la population locale. Les populations des pays de l'Est n'avaient pas et n'ont d'ailleurs toujours pas la même vision de l'Europe. Venant d'une économie dans laquelle l'État pourvoyait largement aux besoins de base et dans laquelle le chômage était quasi inexistant, ces populations voyaient dans l'Europe de l'Ouest le "paradis des consommateurs" et n'avaient pratiquement aucune idée de ce que sont réellement les sociétés capitalistes occidentales. Ces immigrants venus de l'Est ont cru accéder à un monde d'abondance dans lequel il était facile de devenir riche. Bien entendu, ils croyaient également recevoir une aide importante de la part des Etats, n'envisageant pas que les avantages dont ils disposaient auparavant n'existeraient plus. L'intégration des pays de l'Est dans l'Union Européenne a été à la base de tensions importantes entre immigrés et populations locales.

La suite fut l'introduction de la monnaie commune. Au départ l'Euro a reçu le soutien de la très grande majorité des populations dans presque tous les pays, d'autant plus que cela fut associé à l'ouverture des frontières "intérieures". Toutefois, l'inflation galopante qui a accompagné la mise en place de la monnaie commune a refroidi les ardeurs de nombre de défenseurs de l'Euro. Ceux qui suivaient de plus près l'évolution de l'économie avaient déjà remarqué la création d'une bulle immobilière et boursière ainsi qu'une désindustrialisation de plus en plus marquée. Il y avait d'un côté la création rapide d'une richesse financière, entre autres au moyen des "produits dérivés du crédit", et de l'autre une réduction tout aussi rapide de l'économie réelle. Le volume de la consommation devenait un multiple de plus en plus grand du volume de la production. Même si d'un point de vue financier la baisse de la production était compensée par les gains de l'"industrie financière", il devenait de plus en plus clair qu'une crise grave risquait de se produire. Les autres pays allaient tôt ou tard refuser d'échanger du travail et des ressources contre de l'argent créé à partir de rien.

Alors que l'éclatement de la bulle financière commençait à se produire, les attentats du 11 septembre 2001 à New York viennent bouleverser le paysage économique et politique. Sous prétexte de faire face à une crise engendrée par ceux-ci, de grandes quantités d'argent sont créées par les banques centrales et utilisées pour "sauver" les banques et grandes entreprises, surtout américaines, menacées par le début d'éclatement de la bulle financière. L'attaque par les États-Unis de l'Afghanistan, de l'Irak, les menaces contre la Libye, la Syrie, l'Iran, le Soudan, la Corée du Nord sont alors autant de signaux d'alarme indiquant que les règles internationales, le respect de la souveraineté des Etats avaient cessé d'exister. Ces tensions géopolitiques ont eut un effet négatif important sur le commerce international de l'Occident. La situation des citoyens de base mais aussi de la classe moyenne s'est rapidement dégradée.

Sont venus ensuite les traités de Maastricht et de Lisbonne, dont l'effet essentiel a été de transférer le pouvoir des gouvernements nationaux vers la banque centrale européenne dirigée par d'anciens directeurs de quelques très grandes banques privées occidentales et vers un groupe de bureaucrates non élus. Ce fut un choc de voir que lorsque les populations refusaient les traités, une deuxième consultation était organisée et dans le cas où elle se révélait à nouveau négative, que le pouvoir de ratification était transmis au parlement local qui les ratifiait contre l'avis des électeurs. En clair, ces nouveaux traités ont été purement et simplement imposés!  Dès lors, ce qui jusque là n'était considéré que comme "souhaits plutôt délirants" exprimés par les milieux les plus riches, c'est-à-dire la création de mécanismes permettant de transférer le pouvoir des gouvernements et des Etats vers les milieux financiers, se révélait tout à coup comme un fait accompli. Même si seule une minorité malgré tout significative a pris conscience de l'enjeu, ce "coup d'état" des milieux financiers a été à l'origine d'une véritable rupture entre Bruxelles et une partie croissante des populations. La dégradation importante des conditions de vie de la très grande majorité de la population des pays européens qui fut le résultat des réductions budgétaires imposées par Bruxelles a accentué cette rupture. L'attaque de la Libye et le soutien aux terroristes en Syrie ont montré que s'il n'y avait pas de ressources pour les budgets utiles pour les citoyens il y avait par contre suffisamment de ressources pour aller faire la guerre contre des pays souverains, sans parler de l'aspect humain mis à mal par le soutien aux terroristes islamistes... La fracture s'est encore amplifiée avec le traitement quasi féodal imposé à la Grèce alors que d'importantes ressources étaient allouées à l'armement et aux manoeuvres militaires préparatoires à une agression contre la Russie. Le mythe européen, voire même le mythe occidental s'est effondré.

Le referendum en Grande-Bretagne a été une tentative de faire taire l'opposition nationaliste. Malgré tous les moyens utilisés pour aboutir à une réponse favorable au maintien dans l'Union Européenne, la manoeuvre a échoué!  Il ne s'agit pas d'un problème purement anglais. Les populations de presque tous les pays de l'Union Européenne en ont assez de la politique imposée par la banque centrale européenne, les bureaucrates de Bruxelles non élus et des ministres des finances qui sont presque tous d'anciens dirigeants de Goldman Sachs. Les réactions des dirigeants de Bruxelles montrent qu'ils n'ont visiblement rien compris. En signalant qu'ils feront tout pour empêcher la tenue de ce type de référendum dans d'autres pays, ils dévoilent encore plus le déficit démocratique des institutions européennes qui apparaissent maintenant comme des outils au service de quelques grandes banques et de l'OTAN (et donc des États-Unis). La rupture entre les populations et les dirigeants de l'Union Européenne est consommée, l'Europe ne pourra plus survivre longtemps ainsi. Bien sûr, il est toujours possible de tenter d'imposer une dictature pour "remettre les populations dans le droit chemin", mais celle-ci risque alors d'avoir des effets politiques désastreux sur les populations des pays de l'Est. Pourtant, les nouvelles lois de plus en plus répressives créées dans les pays de l'Europe de l'Ouest sous prétexte de lutter contre le terrorisme montrent que la voie de la dictature paraît être le chemin suivi.

De plus en plus de personnes commencent à comprendre que le projet européen a été détourné du but premier annoncé et est en train de transformer l'Europe en pion américain destiné à être "sacrifié" dans une guerre pour affaiblir ou détruire la Russie, de la même manière que le Japon et quelques autres pays sont des pions manipulés en vue d'une guerre contre la Chine, de même pour quelques pays du Moyen Orient destinés à être lancés dans une guerre contre l'Iran, la Syrie et le Hesbollah. L'objectif de cette politique est de créer le maximum de destruction dans les pays qui menacent la domination américaine sur la planète tandis que les États-Unis resteraient la seule puissance industrielle intacte, comme lors de la seconde guerre mondiale. Ce scénario n'a aucune chance d'aboutir. Par contre, une guerre en Europe risque fort de conduire à la destruction totale des pays européens.

Les financiers occidentaux ne se privent pas de considérer les populations comme un troupeau dont il faut éliminer les "bouches inutiles" grâce aux restrictions budgétaires adéquates, troupeau qu'on peut ensuite faire entrer dans l'arène pour combattre les forces opposées. Eh bien, on dirait que le troupeau se rebiffe!!  Ce n'est très certainement que le début d'un séisme qui va conduire à la désintégration probable de l'Europe comme je l'avais d'ailleurs prévu dans un livre écrit il y a plus de 6 ans. La survie de l'Union Européenne ne serait possible qu'à la condition d'une réforme qui mettrait fin à la domination des milieux financiers pour recréer les bases industrielles adéquates mais aussi remettrait en cause les avantages de dizaines de milliers de bureaucrates oeuvrant au sein des institutions européennes. Vu les intérêts en jeu, cela ne se fera pas. L'avenir est sombre. Conscients du problème, de nombreux citoyens vont quitter les pays de l'Union tandis que les immigrés venus d'autres continents vont rentrer chez eux, emportant avec eux une image absolument désastreuse des sociétés européennes. Les dirigeants occidentaux vivent dans un monde complètement coupé de la réalité! L'auto-destruction de l'Europe continue de plus en plus rapidement!

CIESINT   Publié le 2016-06-26   Nombre de lectures 13283

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