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La probabilité d'une guerre mondiale est proche de 100%, voici pourquoi en un résumé indicatif des vrais problèmes

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La position de la Russie face aux évènements en Ukraine

Quelques questions

Comment se fait-il que la Russie n'ait pas vu venir le coup d'état fasciste programmé depuis des années par les Américains?

Pourquoi Poutine a-t-il demandé aux Républiques de l'Est de l'Ukraine de reporter le référendum d'indépendance, séparant ainsi la région stratégique de Kharkov des deux autres régions et affaiblissant considérablement leurs capacités de défense?

Pourquoi n'intervient-il pas face aux massacres, voire au nettoyage ethnique, dans l'Est du pays?

Pourquoi le gouvernement russe insiste-t-il autant pour se justifier face à l'Occident? De même pourquoi insiste-t-il pour déclarer qu'il veut des bonnes relations avec l'Europe et les États-Unis alors que l'inverse n'est pas vrai?

Le passage de la Crimée du côté de la Russie doit-il être considéré comme une «victoire» russe inattendue?

Peut-on prévoir la direction générale de la suite des évènements ?



Nous allons tenter de répondre à ces questions

Pour y parvenir, il faut remonter dans le temps pour tenter de comprendre les bases de la société russe actuelle

Marx a effectué une analyse en profondeur du système capitaliste mais en ne considérant que l'aspect monétaire et matériel. Son analyse ne comporte aucune considération sur le plan de l'influence qu'ont les angoisses refoulées dans l'inconscient et l'histoire des civilisations sur les motivations des populations. Il ne pouvait avoir connaissance des découvertes que la psychanalyse apporterait plus d'un demi-siècle plus tard.

Lénine, principal fondateur du parti communiste russe, a déclaré que les problèmes étudiés par la psychanalyse étaient des problèmes de «bourgeois» et que cela ne concernait pas la «classe ouvrière». Une des conclusions de cette approche a été que, puisque seule la recherche d'une réponse aux problèmes liés à la survie est à la base de l'action, les hommes et les femmes partagent le même genre de motivation. Il a donc, en quelque sorte, détaché les êtres de leur biologie pour en faire des êtres sociaux identiques motivés uniquement par les problèmes de survie. C'est sur les bases théoriques du marxisme-léninisme que fut mis en place le parti communiste russe. Si Marx peut être considéré comme le meilleur analyste de son époque, au moins en Occident, il n'en n'est pas de même de Lénine qui doit plutôt être considéré comme un idéologue.

La culture russe est liée à la civilisation chrétienne occidentale pour laquelle un Dieu existe par lui-même sans aucune relation ou dépendance avec l'extérieur, l'humain étant créé à son image, avec une âme qui existe elle aussi en dehors de toute relation avec l'extérieur y compris le support biologique masculin ou féminin qu'elle habite. Le communisme russe a puisé ses bases dans la civilisation occidentale et se différencie en cela totalement du communisme chinois. Les méthodes d'analyse et de gestion qui découlent de l'évolution de la civilisation occidentale sont des méthodes qui donnent la priorité aux éléments. (Pour plus d'info voir Description de la méthode d'analyse )

Une conséquence de cette approche du parti communiste russe est que cela suppose que les individus «normaux» sont des êtres de raison qui vont agir sur base d'une «compréhension logique» de l'économie, du monde qui les entoure. L'étude des motivations à la base du comportement des individus faite par la psychanalyse montre à quel point cette approche est totalement déconnectée de la réalité.

L'éducation sous la direction des partis communistes a surtout été axée sur le comportement social et non sur la confrontation à la réalité matérielle. Ce type d'éducation associe les mots à des émotions. L'analyse de la réalité économique et sociale dans la vie réelle n'existe pas puisque le «bon système» est en place et la théorie voulue enseignée. Suivre le comportement décidé au sommet de la hiérarchie est la voie à suivre pour être récompensé par un avenir radieux. Pourquoi alors se fatiguer à tenter d'analyser l'origine réelle des problèmes socio-économiques éventuels? Ils sont considérés comme étant la conséquence d'une mauvaise application des règles, d'une «déviation sociale» qu'il faut réprimer. A cause de cette approche, les individus n'acquièrent pas un esprit d'analyse très développé mais plutôt une vue intellectuelle et émotionnelle des choses.

La psychanalyse nous apprend que le conflit entre l'instinct de reproduction et l'instinct de survie se traduit par le refoulement dans l'inconscient des angoisses qui en résultent et la canalisation d'une partie des pulsions sexuelles (instinct de reproduction) vers un surplus de consommation, ce qui explique l'intérêt pour une surconsommation sans relation avec les besoins naturels, voire au détriment de ceux-ci. Il faut également savoir que ce type de conflit crée des angoisses beaucoup plus fortes chez la femme que chez l'homme. Nous n'entrerons pas dans les détails de ces mécanismes, ce qu'il faut retenir est que les angoisses refoulées dans l'inconscient peuvent devenir plus fortes que l'instinct de survie dès que les conditions matérielles ne sont plus trop difficiles. C'est principalement ce qui explique par exemple que des anorexiques se laissent mourir de faim au milieu d'une nourriture abondante. Les approches américaines (officielles) et russes sont de considérer ce genre de comportement comme une «maladie biologique». Mais il y a une différence majeure qui sous-tend cette interprétation. Du côté américain la raison de cette approche est que la psychanalyse ne permet pas aux groupes pharmaceutiques de gagner de l'argent, ce qui justifie les tentatives de relier tout à du «biologique» ou «génétique». Par contre, les services américains chargés de la manipulation des populations connaissent l'existence de ces mécanismes psychologiques et les utilisent à grande échelle. Du côté russe, seule la partie «biologique» est prise en considération, les mécanismes étudiés par la psychanalyse ne sont pas admis comme scientifiquement fondés. Les Russes croient au miroir présenté par les Américains sans comprendre le dessous des cartes, parce que l'évolution de leur société sur base d'une approche «matérialiste» marxiste-léniniste les conduit à ce genre d'attitude.

Un autre effet de ce conflit entre les deux groupes d'instincts est la création d'un sentiment de culpabilité qui accentue tout ce qui touche à l'apparence sociale, sentiment également de loin beaucoup plus fort chez les femmes (Plus de détails dans le livre «Le pavé dans la mare»). Les forces sociales qui, en URSS, ont poussé au renversement de l'organisation économique pour passer de la priorité accordée au développement industriel et technologique vers la consommation et la recherche d'une forme de reconnaissance sociale, trouvent là leur principale origine.

La différence entre cette forme de communisme et le capitalisme est que la cause des crises cycliques du capitalisme ainsi que du chômage a été supprimée du temps de l'URSS. Le pouvoir d'achat distribué y était suffisant pour que tout ce qui était produit soit écoulé. Les gens se retrouvaient avec de l'argent plein les poches mais face à des rayons de magasins souvent vides. Comme les rayons des magasins occidentaux sont toujours relativement bien achalandés, ils en ont tiré la conclusion que le capitalisme est plus efficace puisqu'il remplit les magasins. Et cela d'autant plus qu'il y a plus de marchandises de luxe et plus de variété. Ils n'ont pas compris que dans le monde capitaliste, les rayons des magasins sont remplis parce que les poches des gens sont vides! En distribuant un pouvoir d'achat inférieur à la valeur des marchandises mises en vente, il y a forcément toujours une certaine quantité de marchandises qui reste dans les rayons. C'est ainsi que même dans les pays capitalistes où une grande partie de la population vit dans la misère, les rayons des magasins sont bien approvisionnés. En outre, l'énorme quantité de richesse puisée directement ou indirectement dans le tiers monde a encore accentué cette impression du «rêve américain». Là encore, ce problème a été expliqué par certains communistes russes mais il a été considéré par la plus grande partie de la population russe comme un point de vue certes correct mais théorique, sans influence sur la vie de tous les jours.

Les habitants des pays communistes de l'Est ont commencé à rêver de ce qu'ils feraient avec leur argent dans des magasins comme ceux qui existent en Occident. Évidemment, la première conséquence du passage au capitalisme a été que les gens n'ont plus eu d'argent dans les poches ou sur leur compte en banque, raison pour laquelle maintenant les magasins des pays de l'Est sont également bien approvisionnés malgré la misère d'une partie très importante des populations. Les explications des spécialistes des partis communistes n'ont servi à rien, justement parce que les populations ne réagissent pas suivant une analyse «matérielle objective» de la situation mais suivant des motivations complexes qui prennent leur origine dans les angoisses refoulées dans l'inconscient. La non prise en compte de ces mécanismes a entraîné la chute de l'URSS.

Du temps de l'URSS, il n'y a pas eu de remise en question du système lui-même que ce soit sur le plan de l'environnement, de la prise de conscience des problèmes psychologiques, de l'impact des méthodes d'éducation sur la structure psychologique des individus, de la logique de la surconsommation ou du modèle de développement occidental. Il n'y a pas eu non plus d'explication approfondie sur le rôle de l'argent ni de tentative pour remplacer celui-ci par un autre moyen d'échange. Le seul objectif a finalement été de remplacer la classe capitaliste dominante par une autre et de mettre fin aux crises cycliques et au chômage avec 'un modèle social théorique imposé à la population par le pouvoir.

Petit à petit, à tous les échelons du pays, les postes des dirigeants sont passés dans les mains de ceux qui savaient utiliser les bons slogans pour grimper dans l'échelle de la hiérarchie du parti. Comme de plus en plus de gens avaient l'impression que le capitalisme à l'occidental apportait un meilleur niveau de consommation que le communisme russe, le courant en faveur d'un changement de régime vers le capitalisme a pris de l'ampleur. Une partie des dirigeants a pris le sens du vent et a dirigé le pays vers ce changement. Certains d'entre eux en ont même profité pour «privatiser» leur pouvoir en s'emparant ainsi des biens qu'ils géraient auparavant au nom de l'État, ils sont devenus des «oligarques».

Cela n'a pas été le résultat d'un coup d'État mais les conséquences inévitables à long terme des décisions prises par Lénine lors de la fondation du parti communiste russe. Les femmes en ont subi les plus dures conséquences. Les problèmes psychologiques les ont amené à être le fer de lance de ces changements pour ensuite en subir les effets les plus dévastateurs. Il y a bien eu une tentative molle de contrecarrer cette évolution, mais cela a alors abouti au coup d'État fait par Yeltsin contre Gorbachev, ensuite contre le parlement.

L'absence de confrontation directe avec la réalité a eu pour effet d'enfermer les populations des pays de l'ex bloc communiste dans une bulle béate où les mots ont une signification théorique associée à des émotions. Dans les pays du bloc de l'Est, les gens croient que si le parti communiste n'a pas su leur apporter le niveau de consommation voulu c'est parce que le communisme ne fonctionne pas et qu'il leur suffirait de passer du communisme au capitalisme pour pouvoir consommer à gogo! Après le passage au capitalisme, la situation s'est détériorée? La population a pensé que cela était dû à l'incompétence de leurs dirigeants et qu'il suffirait d'émigrer en Europe de l'Ouest! Cela ne fonctionne pas non plus dans l'Europe de l'Ouest? Il faut aller aux États-Unis! ...

Étudier le déroulement des évènements avant le début de la seconde guerre mondiale permet de faire le parallèle avec la situation actuelle. Une analyse des motivations des populations européennes et surtout germanophones permettait de savoir pratiquement 10 ans à l'avance que l'Allemagne allait déclencher une guerre à grande échelle. Cette analyse fut faite et publiée par le médecin psychanalyste autrichien Wilhelm Reich en 1932 (traduit sous le titre «La psychologie de masse du fascisme»). A partir de 1938, le doute n'était plus permis, les dirigeants de l'URSS devaient connaître le danger. En contre-attaquant sur le plan des mécanismes psychologiques, il est fort possible que ces dirigeants aient pu canaliser l'agression allemande vers l'ouest. Au pire, lors de l'attaque allemande, au moment de l'encerclement de Dunkerque, une attaque de l'Allemagne par l'URSS aurait mis fin à la guerre en quelques semaines et avec des pertes très limitées. Qu'ont fait ses dirigeants? Ils ont attendu que l'Allemagne se renforce considérablement grâce à l'industrie des pays envahis. Par-dessus le marché, ils ont laissé ce pays lancer une attaque «surprise» (???) contre leur armée avec pour conséquences des pertes absolument énormes.

En Russie, la commémoration de la victoire lors de la seconde guerre mondiale devrait être une journée de lamentation, de deuil. Il n'y a pas de raison de célébrer 25 millions de morts qui ont essentiellement pour origine l'incompétence des dirigeants. Ceux-ci pensaient que puisque l'industrie militaire de l'URSS était plus puissante que celle des nazis et que l'Allemagne ne disposait pas de suffisamment de ressources naturelles, les dirigeants allemands ne s'aventureraient pas dans une guerre contre l'URSS. De plus, ils pensaient que les travailleurs allemands n'attaqueraient pas «l'État des travailleurs» et que «les femmes allemandes voulaient la paix, la tranquillité et non la guerre». Une analyse qui tient compte des mécanismes psychologiques montre l'immaturité intellectuelle qui est à la base de tels arguments.

Malheureusement, les conséquences des erreurs commises lors de la fondation du parti communiste russe ne se sont pas limitées à ce désastre. Si on essaye de prolonger ce qui était la courbe d'évolution de la population avant le passage du communisme au capitalisme, on en tire la conclusion que la Russie a perdu entre 30 et 40 millions d'habitants lors du passage au capitalisme néo-libéral. La destruction de l'économie réelle qui résulte de ce changement est plus forte encore que les destructions causées par la seconde guerre mondiale. Elle a atteint près de 60% de l'économie réelle. Il ne s'agit pas seulement de la chute de la production mais aussi de la disparition de pans entiers des capacités de développement technologique et la non existence d'une génération complète de chercheurs de haut niveau. La Russie est devenue essentiellement un pays qui exporte des matières premières et importe les biens de consommation. Les quelques industries exportatrices, comme l'armement, qui existent encore datent du temps de l'URSS. La situation de la Russie se rapproche de plus en plus de celle d'un pays du tiers-monde qui vit comme une dépendance de l'Occident (Jusqu'à la crise actuelle, elle ne disposait même pas d'un système indépendant de payement par carte bancaire).

L'URSS avait construit une armée extrêmement puissante qui, en 1991, s'est rendue sans combattre et a laissé les forces occidentales s'approcher de plus en plus près du territoire central du pays. Elle n'est plus aujourd'hui que l'ombre d'elle-même. A cela s'est ajouté la création par des puissances extérieures de forces de guérilla qui peu à peu sapent le pays. A quoi servent les composantes «dures» de l'armée si le terrain est laissé totalement sans défense contre les attaques utilisant le «Soft power»? Les milliers de bombes atomiques de l'URSS n'ont absolument servi à rien comme d'ailleurs la plus grande partie du reste de l'armement. Pour couronner le tout, ceux qui ont pris le pouvoir après la chute de l'URSS ont participé au démembrement de l'industrie et de l'armée de leur pays.

Les dirigeants russes n'ont pas su tirer les leçons de ce qui s'est passé lors de la seconde guerre mondiale. Ils continuent à analyser la situation avec les méthodes appliquées par l'URSS. Seules les composantes «objectives» au sens marxiste-léniniste du terme sont prises en compte. La psychanalyse n'a toujours pas de place dans leur analyse. Ils préparent des moyens de défense pour un terrain qui ne correspond pas à celui de l'attaque, terrain qui est celui de la manipulation des populations, non par des moyens physiques mais par la manipulation de l'inconscient au travers des mécanismes découverts par la psychanalyse. Au contraire, leurs réactions facilitent encore l'action de l'adversaire. Cette incapacité totale à inclure les découvertes d'une science humaine fondamentale les conduit à des erreurs qui ont de graves conséquences pour l'avenir de leur pays. Par exemple, ils n'ont toujours pas compris que les mots et les discussions politiques sont une arme comme une autre, destinée à obtenir un résultat, à faire avancer la domination des États-Unis sur la planète.

Actuellement, nous pouvons voir le ministre des affaires étrangères Lavrov parler de «nos amis américains» alors que ceux-ci démantèlent l'Ukraine pour y faire entrer les forces de l'OTAN, installent des missiles antimissiles un peu partout autour de la Russie pour préparer une première frappe nucléaire. Rien que cela aurait dû suffire à faire réfléchir les dirigeants russes. Le même cirque continue avec l'Ukraine. Le ministre Lavrov demande aux Américains de restreindre les actions du gouvernement ukrainien alors que ce sont les Américains qui ont tout organisé et dirigent les opérations. Il n'a toujours pas compris que les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour le camp d'en face. Le sourire constant du ministre américain Kerry lors des réunions avec Lavrov ne doit pas nous surprendre. L'américain Kerry doit se sentir comme un adulte face à un enfant qui croit encore aux comtes de fées. Il doit trouver extrêmement faciles, voire divertissantes, les conversations avec le Ministre russe qui continue à croire que ses mots pourraient avoir un impact quelconque.
De même le discours du Premier Ministre Medvedev est ahurissant. Il déclare que la Russie s'opposera à la renaissance du nazisme alors qu'il a soutenu les Islamistes contre Gaddafi en Libye. Or justement les extrémistes islamistes sont pour les civilisations islamiques l'équivalent du nazisme pour les civilisations chrétiennes.

Sur le plan politique cela donne une image absolument désastreuse de la Russie. Les observateurs étrangers ont à choisir entre un cinéma destiné à camoufler les tentatives de protéger les intérêts des oligarques russes et donc une trahison des populations de l'Est de l'Ukraine, voire même de la Russie ou une totale incompréhension des manipulations occidentales ou même les deux. Les dirigeants russes agissent comme s'ils ne savaient toujours pas que les prises de position politiques américaines ne sont qu'un jeu médiatique destiné à manipuler les populations ( et les autres dirigeants) pour atteindre les objectifs recherchés.

Quant à ceux qui prétendent que la Russie a réagi fortement en intégrant la Crimée à la Russie, ils font preuve d'une naïveté extraordinaire. Il est clair qu'avec la présence de plus de 20.000 soldats russes en Crimée pour protéger la base navale de Sébastopol, les dirigeants américains savaient parfaitement que les Russes ne quitteraient pas cette base. L'objectif des Américains était de désamorcer la possibilité du passage de l'est et du sud de l'Ukraine à la Russie. Pour cela ils ont mis en oeuvre une stratégie visant à accuser la Russie de vouloir s'emparer de ces régions. Comme prévu, les dirigeants russes n'ont rien compris et ont tout fait pour se justifier (complexe de culpabilité...) en montrant qu'ils ne voulaient absolument pas cette intégration. Ils ont même été jusqu'à saboter l'intégration des provinces du sud de l'Ukraine dans une zone indépendante suffisamment puissante en demandant le report du référendum d'indépendance.

C'est pour éviter de provoquer un conflit direct avec l'Occident me direz-vous ? Comme en 1940? Le même type d'analyse continue. Il aura les mêmes effets ! Les dirigeants russes croient que la possibilité d'une guerre nucléaire est quasi nulle parce que, même sans riposte russe, les retombées des bombardements nucléaires auraient un impact dévastateur sur les États-Unis. S'ils avaient une idée des mécanismes de l'inconscient, ils comprendraient que les psychopathes qui dirigent l'Occident ne s'intéressent même pas à des retombées qui pourraient détruire 90% de la planète et des populations tant qu'ils peuvent ainsi se maintenir au pouvoir.

Peut-être est-il nécessaire de préciser quels sont les mécanismes psychologiques qui conduisent quelqu'un à vouloir tout dominer?
Si un individu ne sait pas faire face à ses angoisses refoulées dans l'inconscient, tout événement extérieur qui peut les réveiller est une source d'angoisse équivalente à celles-ci. Il veut alors absolument agir sur cet événement pour l'empêcher de continuer à exister. Comme quelque chose qui lui est extérieur ne peut être «refoulé», il veut le dominer, le détruire. A cela peut s'ajouter encore un mécanisme psychologique qui cherche à déplacer l'angoisse de l'inconscient vers quelque chose d'extérieur. Cela donne alors l'impression à cet individu qu'en détruisant ce support extérieur, il mettra fin à l'angoisse. Ceci est une explication de base très simplifiée de ces mécanismes, elle doit néanmoins permettre d'avoir une idée du problème et surtout de comprendre que faire preuve de faiblesse en voulant raisonner ce genre d'individu ne fait que renforcer son idée qu'il a trouvé là un support sur lequel il peut projeter ses tensions intérieures pour ensuite tenter de le détruire croyant ainsi que le problème sera résolu.

La réaction correcte face à un individu de ce type est de lui montrer que ses actions vont provoquer une réaction qui va lui créer de très gros ennuis (non en parole mais dans les faits), ce qui provoquera chez lui une angoisse réelle qui viendra s'opposer à l'angoisse inconsciente qu'il ressent . Le conflit entre ces deux types d'angoisses l'incitera à chercher ailleurs une autre solution. Il ne faut pas oublier que l'origine de l'action de ces individus(du fascisme) est la recherche d'un moyen d'apaiser une très forte angoisse inconsciente et non de devoir en plus affronter une situation matérielle génératrice d'une angoisse supplémentaire. L'extrême violence dont ces individus peuvent faire preuve représente en réalité la peur qu'ils ont de devoir affronter les angoisses refoulées dans leur inconscient. Ce sont des lâches face à eux-mêmes, ils fuient devant leur propre inconscient. Dans ce contexte, il est fort probable que la capacité de dissuasion de l'Iran est supérieure à celle de la Russie!!

Si les Américains utilisent ce genre de mécanisme cela signifie-t-il qu'ils ont une avance considérable dans la connaissance de la psychanalyse? En fait non, ils ont bien une connaissance considérable des mécanismes destructeurs qu'il est possible de mettre en oeuvre, mais ils ne vont pas au bout de l'analyse qui les forcerait à affronter leurs propres angoisses personnelles. C'est la raison pour laquelle leur capacité de mise en oeuvre de mécanismes destructeurs au sein des populations est considérable mais qu'en même temps, ils sont incapables d'en évaluer les conséquences à long terme, ce qui finit par se retourner contre eux. En outre, comme ils agissent également sur base des «acquis culturels» de la civilisation occidentale, ils ont beaucoup moins de succès face aux civilisations asiatiques. Une des raisons pour lesquelles la psychanalyse n'est pas très bien acceptée en général et encore moins par les dirigeants est qu'elle implique d'affronter ses propres angoisses. Comme la civilisation occidentale favorise l'ascension sociale des individus les plus psychopathes, ceci explique cela...

Les forces qui veulent dominer la planète cherchent à affaiblir la Russie de l'intérieur, entre autres par les manipulations de l'inconscient, jusqu'au moment où il sera possible de lancer une attaque nucléaire sans riposte sérieuse. Le plus extraordinaire est que les Russes cherchent sans cesse à se justifier aux yeux de l'Occident dont les véritables dirigeants veulent pourtant leur destruction, ce qui est un signe dévoilant un complexe de culpabilité, un mécanisme élémentaire de l'inconscient. En rejetant l'existence des mécanismes psychologiques, le parti communiste russe a ouvert la porte aux manipulations de la population des régions qu'il contrôlait. En insistant sur le fait qu'il n'y aurait pas de vainqueur dans une guerre nucléaire, le gouvernement russe donne l'impression qu'il ne donnera l'ordre de riposte qu'après de longues hésitations et qu'ainsi, si les Américains peuvent disposer d'une possibilité de première frappe à courte distance des zones vitales de la Russie, ces hésitations russes empêcheront la riposte d'être lancée avant l'explosion des bombes nucléaires américaines.

Poutine ne fait pas mieux que Staline. En demandant aux Républiques de l'Est de l'Ukraine de ne pas procéder au référendum, il a réussi à détacher la région de Kharkov des autres Républiques. Maintenant, au lieu que l'industrie de guerre de cette importante région industrielle travaille au service de la défense des Républiques du sud-est, elle travaille au service du gouvernement pro-nazi de Kiev et des adversaires de la Russie. Le virage à 180 degrés de Poutine est probablement dû aussi en partie à la pression des oligarques russes dont la fortune (de l'argent créé à volonté par les banques centrales!) est menacée par les sanctions occidentales. Cela d'autant plus que ceux-ci prennent conscience que la révolte des Républiques de l'est de l'Ukraine est aussi une révolte contre les oligarques de ce pays. Si elle réussit, cette révolte pourrait donner des idées à la population russe...D'ailleurs l'absence de réaction russe face aux évènements de Kiev est suspecte. Il est très peu probable que les services secrets russes n'aient pas eu connaissance des plans américains. Pourquoi auraient-ils laissé faire? Une révolution populaire était-elle en préparation en Ukraine ? Le coup d'État de Kiev est-il un moyen de la neutraliser ? L'avenir nous le dira...

En favorisant la création de la fortune de ces oligarques en relation avec l'économie occidentale, les services occidentaux ont miné la Russie de l'intérieur, exactement comme cela a été fait en Libye et en partie en Syrie et comme ils tentent de le faire au Liban, en Iran et dans d'autres pays.

Que faut-il attendre de la suite des évènements ?

Les reculs continuels de la Russie vont enhardir les forces qui en Occident veulent imposer leur domination sur la planète. Ils vont en outre jeter une partie considérable de la population occidentale dans les bras des groupes anti-russes parce qu'une partie importante de celle-ci a tendance à suivre les dirigeants qui apparaissent comme les plus forts. Dans les autres pays, l'image de la Russie comme un partenaire corrompu et non fiable, en plein déclin, va encore être renforcée, ce qui était déjà le cas suite à la position de Medvedev face à l'agression contre la Libye ou la non livraison des missiles de défense anti-aérienne S300 à l'Iran.

Les dirigeants russes travaillent indirectement au renforcement des forces qui recherchent la domination sur la Russie. La conclusion est que la culture russe comporte une composante suicidaire importante. D'un point de vue psychanalytique, cela doit être attribué à des blocages psychologiques suite à la prépondérance de l'émotionnel. Cette composante émotionnelle forte est créée suite à un problème de la place de la femme dans la société et en conséquence une mauvaise qualité des relations hommes-femmes et finalement entre parents et enfants, ce qui d'ailleurs se matérialise par le nombre d'enfants abandonnés ainsi qu'un taux de divorces très élevé.

Les Russes continuent d'associer les mots à des émotions, «Éviter la guerre», «Les citoyens de l'Europe veulent la paix» «Les femmes européennes n'accepteront pas la mise en place d'un état de guerre avec la Russie» «La Russie ne cherche pas la guerre avec l'Occident». Et pourquoi pas «Alice au pays des merveilles ?» Ils ne comprennent pas que le pouvoir de ces mots s'arrête à leurs émotions et qu'ils n'ont aucun effet sur les populations occidentales, encore moins sur les dirigeants.

Il faut s'attendre à un durcissement particulièrement violent de la guerre en Ukraine, ce qui aura un impact sur la population russe et la paix sociale dans ce pays. Il faut aussi s'attendre à une amplification des guérillas sur le territoire de la Russie, jusqu'au jour ou celles-ci utiliseront des armes nucléaires tactiques. Que fera l'armée russe ? Elle ripostera avec des armes nucléaires sur son propre territoire? Il n'est d'ailleurs pas exclu que le nouveau gouvernement ukrainien se dote lui aussi d'armes nucléaires. Les États-Unis n'auraient probablement alors aucun mal à déclencher un conflit nucléaire entre la Russie et l'Ukraine.

Aujourd'hui la Russie est un château de cartes au même titre que l'Occident. La seule différence est qu'au lieu de canaliser son agression contre l'extérieur, elle se détruit de l'intérieur. A moins d'une révolution populaire en Russie, il est fort probable que sa seule possibilité de survivre soit dans une alliance avec la Chine. Mais les erreurs des dirigeants de Moscou se payeront alors par une soumission croissante au modèle chinois. Ce sera cela ou la décomposition du pays en régions dont certaines se rallieront de toute façon à Pékin. La Russie serait alors réduite à sa partie européenne et ravagée par la guerre. La Sibérie retournerait à l'Asie comme ce fut le cas pendant des millénaires.

CIESINT   Publié le 2014-07-13   Nombre de lectures 17432

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